Nous poursuivons cette semaine notre découverte de la rentrée littéraire du côté des éditions de l’Olivier avec un second roman français particulièrement brillant qui devrait rencontrer le succès qu’il mérite. A l’écriture de cette petite merveille de lecture, un auteur français que je ne connaissais pas, né à Montbéliard, nommé Thomas Flahaut. Les nuits d’été est son deuxième roman, trois ans après Ostwald, paru déjà aux éditions de l’Olivier.
Les nuits d’été, c’est l’histoire de trois jeunes particulièrement attachants. Thomas, Mehdi et Louise se connaissent depuis l’enfance. Ils ont grandi dans le même quartier d’une petite ville du Jura. À cette époque, ce quartier, Les Verrières étaient un terrain de jeux inépuisable. Aujourd’hui, ils ont grandi, leur quartier s’est délabré et, le temps d’un été, l’usine située du côté de la frontière suisse devient le centre de leurs vies. L’usine, où leurs pères ont trimé pendant tant d’années et où Thomas et Mehdi viennent d’être engagés.
Ces nuits d’été, qui donnent le titre à l’ouvrage, ce sont donc celles de ces trois personnages que l’on va suivre au fil des pages. Mehdi y travaille l’été depuis de nombreuses années pour gagner de l’argent et financer des voyages le reste de l’année. Thomas, lui, a décidé d’y travailler car il a complètement raté ses études, que l’université ne le reprendra pas et qu’il n’en a rien dit à ses parents.
Seule sa sœur Louise est au courant de ses déconvenues universitaires, de ses choix et du secret vis-à-vis de ses parents. Au cours de cet été, l’usine est en train d’être démontée pour être délocalisée. Cette usine est aussi au cœur de la vie de Louise qui est en train de rédiger une thèse sur les travailleurs frontaliers, les pratiques sociales et la modélisation du territoire au travers de ces pratiques.
Au travers de ce très bel ouvrage, Thomas Flahaut nous dresse un très beau portrait d’une génération qui a beaucoup de mal à se débarrasser de son milieu social. Une génération marquée par ses rêves, ses espoirs mais aussi ses désillusions. Il s’appuie sur un magnifique trio de personnages unis par l’amour et l’amitié. On y voit des enfants des classes populaires qui aspiraient à une vie meilleure, se retrouvant dans un monde aseptisé plus violent encore que celui de leurs parents.
Porté par la superbe écriture de ce jeune écrivain, Les nuits d’été s’avère être l’une de mes plus belles lectures de ce début de rentrée littéraire. J’ai trouvé dans cette lecture le même plaisir que j’avais eu avec celle du dernier ouvrage de Nicolas Mathieu qui avait obtenu le Goncourt cette année-là. Espérons maintenant que cet ouvrage rencontrera le même succès qu’il mérite amplement. |