Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Walker
Robin Robertson  (Editions de l'Olivier)  août 2020

"Il marche, Walker. C'est son nom et sa nature".

Voilà le seul roman étranger publié pour cette rentrée littéraire aux éditions de l’Olivier. A le lire, on comprend vite que ces éditions n’avaient pas besoin d’en publier d’autres pour nous convaincre. Déjà, on ne peut que s’arrêter sur la superbe couverture de l’ouvrage, une magnifique photographie en noir et blanc du dessous du métro aérien new-yorkais datant de 1940. Vient ensuite le titre, Walker, du nom du personnage principal du roman puis un sous-titre que l’on découvre une fois les premières pages tournées, "ou l’art de perdre à pas lents" qui, au final, résume parfaitement notre future lecture. Saluons enfin, au passage, le travail formidable de la traductrice Josée Kamoun sur cet ouvrage.

A la manœuvre de cette objet littéraire non identifié et particulièrement surprenant se trouve Robin Robertson, l’un des poètes britanniques contemporains les plus en vue. Il est également l’éditeur d’Irvine Welsh, John Banville et James Kelman. Walker, son premier roman a été finaliste du Man Booker Prize et a remporté le Goldsmith Prize. Walker est un ouvrage époustouflant, et ce n’est rien de le dire. Il faut le lire pour le comprendre et s’en rendre compte. Parlons donc de l’histoire maintenant.

Jeune soldat canadien de retour des champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, Walker s'installe à New York en 1946. Hanté par la violence des combats, par les images de guerre qu’il vient de traverser, celles de son passé dans son pays natal, et par une culpabilité dont il ne peut se défaire, il tente de survivre et peine à trouver sa place dans une Amérique où l'argent et la corruption règnent désormais en maîtres.

Walker se lance alors dans une odyssée qui le conduit à San Francisco puis Los Angeles, tente de gagner sa vie en travaillant dans la presse et côtoie le monde du cinéma et du film noir qui le fascine. Dans le confort des salles obscures, Walker oublie tout. A l’écran pourtant, la vie décrite est la même : corruption, meurtres, âmes sombres et damnées. Les femmes, bien sûr, y sont fatales. Après la guerre, le monde est bel et bien devenu un film noir. Point de salut pour cette âme perdue, condamnée à errer dans un décor qui n'est autre que le reflet de son chaos intime. Walker, l’homme ordinaire précipité dans le chaos, marche pour fuir la violence, la peur perpétuelle et la folie qui le guette.

Construit sous la forme d’un long poème en prose, l’ouvrage nous dévoile une Amérique cinématographique au détour du regard d’un marcheur solitaire particulièrement porté sur le septième art qui le pousse à quitter New-York pour se rendre vers la cité des Anges dont on trouve d’ailleurs au début de l’ouvrage un plan détaillé de son centre à l’époque.

Le texte est autant désorienté que son narrateur, combinant narration au présent, flashbacks mais aussi extrait de journal intime et autres rêves. Au milieu de tout cela, s’insèrent des cartes postales en noir et blanc.

Walker nous emporte et nous habite, dans les méandres de son épopée sous la forme d’un poème épique aux images puissantes. Walker est une évocation en noir et blanc de l'Amérique de l'après-guerre, une sublime parabole sur la nature du Mal. Walker est aussi une expérience littéraire qui nous hypnotise, les mots résonnent et donnent une tonalité particulière à cet ouvrage qui se lit presque d’une traite, emporté par le flot de ce texte précieux qui entremêle la beauté et la laideur du monde qu’il décrit. Walker est un grand livre, tout simplement.

 

En savoir plus :
Le site officiel de Robin Robertson


Jean-Louis Zuccolini         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=