L’ouverture et la transversalité faisant partie de l’ADN de l’orchestre Archimusic, il n’est pas étonnant de retrouver cet esprit dans le Collectif La Boutique dont il est le descendant, l’héritier. Rien de surprenant donc que le collectif reprenne le répertoire de Jean-Rémy Guédon et de l’Archimusic dont Guédon est le fondateur en 1993 mais à sa sauce, naturellement.
Fabrice Martinez qui a pris le poste de directeur artistique du collectif (composé de Vincent Arnoult (hautbois), Emmanuelle Brunat (clarinette basse), Clément Duthoit (saxophone), Nicolas Fargeix (clarinette), Fabrice Martinez (trompette & bugle), David Pouradier Duteil (batterie), Anaïs Reyes (basson allemand), Yves Rousseau (contrebasse) donne, avec subtilité, de nouvelles couleurs, de nouveaux contours à la musique de Guédon, comme une distinction musicale mais dans une continuité, une modernité, un esprit, une recherche sonore, en remplaçant par exemple la voix par un instrumentiste : Vincent Peirani à l’accordéon.
Le choix de Fabrice Martinez comme directeur artistique est totalement pertinent. Il possède une grande expérience des ensembles : le Supersonic de Thomas de Pourquery, Le Sacre du Tympan de Fred Pallem, l’Archimusic, l’ONJ, l’orchestre de cuivres de Paris le Grand Lousadzac de Claude Tchamitchian, le Méga-octet d’Andy Emler...
Mais s’il porte ce projet, le terme collectif n’est absolument pas galvaudé. Chaque musicien apporte sa pierre à l’édifice, apporte ses influences, son style de jeu, ses goûts. Il faut aussi parler de la belle mise en son faite conjointement par Fred Soulard (Jeanne Added, Poni Hoax, Alice Lewis...) et Arnaud Pichard (Supersonic...) qui donne une parfaite clarté à chaque titre.
Le résultat est tout à fait enthousiasmant, tout à fait dans l’esprit de Jean-Rémy Guédon. Les musiciens jouent avec sagacité, finesse, en symbiose dans un parfait équilibre, les timbres, les couleurs, les contrastes s’entremêlent. Bref un beau moment de musique !