Le Petit Palais présente en collaboration avec le Nationalmuseum de Stockholm et le Statens Museum for Kunst de Copenhague dans lesquels elle a été successivement présentée en 2019, l'exposition qui, sous le titre "L’Age d’or de la peinture danoise (1801-1864)", dresse l'état de la peinture danoise dans la première moitié du 19ème siècle. Cette période se caractérise par une situation de paix militaire entre les guerres napoléoniennes et la guerres des duchés et un essor économique sans précédent avec l'émergence d'une bourgeoisie commerçante aisée qui, à l'instar de celle du 17ème siècle en Hollande, devient collectionneuse et principal mécène.
Organisée sous le commissariat de Servane Dargnies de Vitry et Christophe Leribault, respectivement conservatrice des peintures du 19ème siècle au Petit Palais et directeur du lieu, et le commissariat scientifique des commissaires danois Peter Nørgaard Larsen et Annette Rosenvold Hvidt et suédois Magnus Olausson et Carl-Johan Olsson, elle présente un panorama
de l'esprit et du goût danois
en deux centaines d'oeuvres considérées comme formant l'Ecole de Copenhague.
L'Age d'or danois : une parenthèse enchantée
Dans une scénographie de Didier Blin qui harmonise le chromatisme poudré des cimaises avec les tonalités des toiles réunies en sections thématiques.
Les commanditaires soutiennent une peinture naturaliste exaltant les valeurs nationales qui va se développer sous l'égide des préceptes de l'Académie royale des beaux-arts du Danemark placée pendant sous l'autorité du peintre Christoffer Wilhelm Eckersberg qui en assure la présidence et l'enseignement de 1818 à 1853.
Celui-ci forme plusieurs générations de peintres, dont parmi les plus notoires Christen Købke, Albert Küchler, Wilhelm Marstrand et Martinus Rørbye, qui, loin des affres de l'artiste maudit, jouissent d'un statut quasi institutionnalisé et se plaisent à s'auto-portraiturer dans la posture du peintre d'atelier.
Et la personnalité des acquéreurs les incite à privilégier les genres picturaux du paysage bucolique pour décorer les intérieurs, du portrait pour créer, en quête de lignée, un album de famille et célébrer les vertus de la vie familiale ainsi que les scènes de genre tant de la vie quotidienne rurale qu'urbaine avec ses marchés et ses fêtes.
Pour le paysage inscrit dans le mouvement du scandinavisme, et avec la pratique de plein air, les peintres célèbrent la beauté d'un pays sans grand relief géographique mais regorgeant tant de forêts et de champs de blé que de fjords et de landes sauvages qu'ils nimbent de cette lumière du Nord dont ils subliment la substance à la manière italienne dans des oeuvres de facture classique nonobstant quelques audaces en matière de cadrage et particularismes stylistiques.
Une peinture sereine d'une identité sublimée et d'une douceur de vivre qui incite à une contemplation brutalement interrompue par les dernières toiles qui augurent un nouveau cycle guerrier.
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