Avec l’ouvrage de Julien Peltier, Sekigahara, je me lance dans une histoire que je ne connais pas du tout, celle du Japon moderne et d’une de ces batailles les plus célèbres. Julien Peltier se prend de passion pour le Japon médiéval et moderne, et la figure du samouraï, en découvrant l’œuvre de Yoshikawa Eiji. Féru d’histoire militaire, il est l’auteur de nombreux articles, parus notamment dans le magazine Guerres & Histoire, et anime régulièrement des conférences consacrées aux grands conflits de l’Histoire du japon.
Avec cet ouvrage, il nous offre le premier livre consacré à la bataille qui fit le Japon moderne, en 1600, et vit s’affronter les plus grands samouraïs de l’Histoire. A l’automne 1600, Tokugawa Leyasu, l’un des plus fascinants personnages de l’Histoire du Japon, sort vainqueur de la plus grande bataille de samouraïs jamais livrée. L’enjeu est de taille puisqu’il ne s’agit rien de moins que de l’Empire tout entier, enfin pacifié. Le suzerain de la maison Tokugawa sera le troisième unificateur du pays.
Avant de parvenir à engranger les dividendes de la paix, il aura fallu tout risquer une ultime fois sur le tapis vert des rizières de Sekigahara, mince vallée sise en plein cœur de l’archipel. La suprême querelle se vide au matin du 21 octobre 1600, mettant aux prises les meilleurs capitaines et les plus vaillants champions en leur temps. Epreuve du gigantisme, près de 170 000 combattants s’y sont taillés en pièces, laissant 30 000 d’entre eux sur le carreau. Il faudra attendre l’épopée napoléonienne, deux siècles plus tard, pour voir se lever des effectifs similaires sous nos latitudes.
A la charnière de deux siècles que tout oppose, Sekigahara est également le bruit du chant du cygne qu’entonnent malgré eux les guerriers de jadis. A l’issue de la bataille, le temps des seigneurs de guerre, des samouraïs et des citadelles est révolu.
L’ouvrage est construit autour de quatre parties qui prend soin dans un premier temps de revenir sur les premiers unificateurs japonais, bien avant Togugawa, pour mieux nous faire comprendre la place de cette importante bataille dans un processus bien long. L’auteur nous présente avec détails les forces en présence ainsi que les faiblesses de chacun avant de nous offrir dans les moindres détails la bataille (avec des documents iconographiques intéressants et en couleur). Une partie est enfin consacrée aux conséquences de cette bataille.
L’ouvrage est assez technique, il faut l’avouer, et comme il parle de choses que le lecteur a peu de chances de connaître, il était important d’y apporter des notes et des explications de bas de page ainsi qu’un glossaire pour l’éclairer. On se doit donc de faire des allers-retours avec ce glossaire, ce qui n’est pas gênant puisque cela nous permet de bien comprendre cette bataille.
Je ne suis donc pas déçu de cette lecture qui m’aura permis de découvrir le Japon, sa culture et son histoire, du moins une partie au détour de cette bataille assez fascinante. |