Le spectacle vivant... pour que vive la musique elle doit être jouée. Pour que sa musique continue de vivre, ou pour la faire revivre, Aldo Romano est allé puiser dans son répertoire quelques thèmes.

En mai 2019, le club de jazz Le Triton, lui propose une carte blanche prétexte à une relecture de morceaux et à une belle réunion d’amis musiciens virtuoses : les pianistes Jasper Van't Hof et le pianiste Baptiste Trotignon, les contrebassistes Daryll Hall, Michel Benita et Henri Texier, les trompettistes Enrico Rava et Yoann Loustalot, le tromboniste Glenn Ferris, la saxophoniste Géraldine Laurent et le clarinettiste Mauro Negri. Des musiciens répartis en plusieurs formations différentes. C’est aussi le moyen de se souvenir, et on connaît l’importance du souvenir pour Romano, composer pour ne pas oublier...

On pourrait imaginer, avec tout l’énorme respect que nous avons pour lui, sa musique parfois un peu d’un autre temps, si tant est que cela puisse vouloir dire quelque chose, et puis un bon morceau reste un bon morceau, et souvent l’inverse également, mais ce retour aux sources et cette volonté de vouloir sonner peut-être plus moderne, tout en restant en terrain connu et reconnu est une véritable cure de jouvence.

Les morceaux sont tirés de Carnets de routes ("Annobón", l’un de ses tubes) à Just jazz ("Spring Tide") en passant par Corners ("Positano", "Petionville") ou Il Piacere ("Il piacere") et trois reprises ("Twenty Small Cigars" de Zappa, "Dear Old Stockholm" de Fryxell et "Darn That Dream" de Jimmy Van Heusen).

Ce disque nous rappelle cette écriture, cette batterie comme un cœur qui bat qui vibre, qui nous fait vibrer. Et puis il y a toujours cette liberté, cette spontanéité qui crée l’étonnement et donc la passion, le poids de l’intention, du geste, de la note juste, cet espace de prises de positions musicales, ces accords entre rythmes et mélodies.

Un disque, comme une nouvelle preuve qu’il reste un batteur incontournable et de son importance pour la musique jazz...