Sonatine a eu la belle idée de nous faire découvrir en mars 2019 un nouvel auteur dans son catalogue avec John Wainwright. Son premier ouvrage, Une confession, nous permettait de découvrir un écrivain britannique décédé depuis une vingtaine d’années, auteur d’environ 80 ouvrages.
Le succès rencontré par cette publication et les bonnes critiques qui ont accompagné sa sortie font que les éditions Sonatine ont récidivé en nous proposant un nouvel ouvrage de cet auteur qui avait emerveillé Georges Simenon par ses écrits. Les aveux vient donc de sortir et on ne regrette pas cette idée de prolonger le plaisir avec cet auteur.
L’histoire se passe dans les années 1980. Pharmacien respecté d’une petite ville anglaise, Herbert Grantley se présente un beau jour au commissariat pour confesser le meurtre de sa femme, morte un an plus tôt de causes réputées naturelles. Il déclare à l’inspecteur-chef Lyle l’avoir empoisonnée. Une version de l’histoire qui semble parfaite. Sauf que l’inspecteur-chef Lyle n’y croit pas. Mais si Grantley n’est pas coupable, pourquoi vient-il avouer ainsi ? C’est le début d’un long face-à-face entre les deux hommes.
C’est de nouveau un face-à-face que nous propose l’ouvrage, comme dans le précédent ouvrage, autour d’un suspect et d’un inspecteur. L’originalité de l’histoire ici tient dans le fait que l’auteur a inversé la logique des interrogatoires. Ici, c’est au suspect de prouver qu’il est coupable devant un inspecteur complètement dubitatif.
On retrouve donc l’univers si particulier de John Wainwright, une ambiance si particulière qui se dégage à la lecture de cet ouvrage. Une fois encore, l’auteur ne s’encombre pas avec de l’action spectaculaire comme on peut la trouver dans d’excellents polars. Ici, c’est la confrontation qui s’impose, le dialogue entre les deux protagonistes, qui nous tient en haleine tout le livre jusqu’à la superbe fin.
Les aveux s’avère au final être un excellent ouvrage, à l’ancienne certes mais pas du tout démodé. C’est d’ailleurs un véritable luxe que de pouvoir lire ce genre d’ouvrages qui reposent sur la psychologie des personnages, leurs subtilités et leurs points faibles. Maigret et Simenon ne sont pas bien loin quand on lit cet ouvrage et c’est franchement réjouissant.
Alors voilà, ce petit ouvrage d’à peine 210 pages restera comme l’une des belles lectures de cette année 2020 si particulière. On imagine que les éditions Sonatine devraient prolonger notre plaisir en nous proposant de nouveau d’autres publications de cet auteur au talent narratif incontestable. |