Dans un silence, une note, une seule s’étend jusqu’à disparaître au large d’un océan de brume. Et puis une voix, masculine, "Life’s not a highway". Oneiroi est le rêve mythologique grec, planant à souhait.
Gouttes de pluie, les notes du piano, cristallines, s’égrènent au fil du morceau. A l’agonie, une sublime basse prend le relais, sorte de métal hurlant l’embrasement que l’aube imprime sur les rétines. Militaire, la basse scande le palpitant, aligne ses airs en ordre de bataille, "ressaisissez-vous" semble-t-elle m’ordonner d’un ton péremptoire.
Soudain, des cymbales claquent un jaillissement, balayant la morosité d’un silence étiolé de quelques pollens virevoltants dans le spectre lumineux que le store laisse passer. C’est alors que les violons se parent de robes de lumières, avec la rondeur éloquente d’un vin de pays, un morceau chaloupé qui fait s’émouvoir.
Et puis il y a le vent, ces souffles venus d’ailleurs, mimant tantôt la présence réconfortante d’une âme jumelle, tantôt la fougue d’un élan venu des tréfonds insolents. L’album a les départs joyeux et les retrouvailles émouvantes, il plane au-delà des contemplations mélancoliques d’une autre étoile, il emporte autant qu’il transcende l’imaginaire. A croire que tout est possible finalement.
Un album cinématographique, qu’est beau qu’est beau qu’est beau dites donc.
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