Pour le deuxième ouvrage publié chez Les Avrils, place à un auteur français dont le premier roman fut publié il y a quelque temps aux éditions Delcourt littérature. J’ai donc retrouvé avec plaisir l’écriture de Martin Dumont que j’avais découvert avec Le chien de Schrödinger, chroniqué sur le site.
L’insularité est au cœur du dernier roman de Martin Dumont avec comme personnage principal un certain Leni. Leni entretient une relation particulière avec l’île mais aussi avec le continent en face sur lequel se trouve sa fille. Leni travaille sur l’île, dans un chantier naval. Le reste du temps, il le passe auprès de ses copains dans la chaleur des bistrots. Dans ces bistrots, mais aussi sur l’île, on ne parle que d’une chose, d’un pont. Ou plutôt de la construction d’un pont qui devrait relier l’île au continent. Les sentiments des locaux vis-à-vis de ce chantier sont partagés entre ceux qui veulent bloquer le chantier et empêcher la construction du pont et ceux qui y voit des rentrées économiques importantes grâce à l’afflux de touristes que cela pourrait générer.
Leni, lui, observe sans rien dire. S’impliquer, ce n’est pas vraiment son truc, sauf avec sa fille qui vit sur le continent. Leni ne sait pas prendre position, il se contente de réparer des bateaux, ce qu’il sait faire grâce à Marcel qui lui a beaucoup appris. Il sait aussi tenir la houle et rêve de grands voiliers.
Leni va rencontrer Chloé, une photographe venue sur l’île pour son travail, avec laquelle il va montrer aussi beaucoup de difficultés à s’engager. Cette fille lui plaît beaucoup, elle a des sentiments pour lui mais il n’est pas prêt à quitter sa vie insulaire. La solution serait pour lui de suivre la destinée de ce pont qui n’hésite pas à s’élancer vers le continent.
Une vie comme un pont, voilà ici le cœur d’un ouvrage construit autour de chapitres qui ont pour noms les différents éléments du pont qui se montent les uns après les autres. On y trouve les fondations, les piles, le tablier, les équipements jusqu’au dernier chapitre, l’inauguration. Une vie comme un pont donc, synonyme d’ouverture pour Leni, une ouverture sur le monde mais aussi sur les gens.
Au travers de ce pont qui avance petit à petit vers le continent se dévoile l’évolution de Leni, un être qui évolue, se questionne, se remet en cause. Evidemment, rien n’est facile dans cette évolution et l’auteur sait trouver les mots justes pour nous décrire l’évolution de cet homme auquel on s’attache très rapidement.
L’écriture de l’auteur se sublime dès lors qu’il en est à nous parler de sentiments, elle dégage chez le lecteur des émotions particulières et dévoile des personnages réalistes, des hommes qui aiment la nature, la mer et les bateaux.
Tant qu’il reste des îles est donc un très beau roman qui confirme tout le bien que je pensais de Martin Dumont.
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