"La peur de jamais trouver les mots, les vrais mots qui meurent mais qui demeurent".

Volontairement ou non, la musique de Stéphanie Lemoine est toute en rondeur, sans aspérité. Ce n’est pas une critique forcément négative dans ce genre de musique flirtant entre jazz vocal et soul blanche. Et puis cela n’empêche aucunement une forme de générosité, des dynamiques, des nuances, des arrangements soignés, de belles couleurs (le choix de l’orgue Hammond est tout à fait pertinent) et des émotions.

C’est même l’envie de proposer, de chanter une certaine poésie qui semble porter la chanteuse française. Alors Stéphanie Lemoine chante ses textes en anglais et en français et reprend quatre morceaux du répertoire : "Body and Soul" (Edward Heyman, Robert Sour, Frank Eyton et Johnny Green), "My Romance" (Lorenz Hart, Richard Rodgers), "I can’t help it" (Susaye Green, Stevie Wonder) et "Just one of those things" (Cole Porter). C’est girond, maîtrisé, assez fin et sensible. Un peu lisse mais on passe un bon moment avec la chanteuse et ses musiciens et c’est le plus important.