Est-ce qu’Olivier Rocabois va trop loin ? Non non non, chez lui le plus n’est pas l’ennemi du bien ! Et cela déborde de partout pour notre plus grand plaisir. Ça déborde de mélodies XXL, d’arrangements soyeux, de clins d’œil à la pop baroque des 60’s et 70’s, dans un axe esthétique : Beatles, Bowie, Beach Boys, Kinks, Divine Comedy et même Steely Dan.... Le tout avec une certaine distanciation toute française.

Peut-on lui en vouloir de soigner sa musique, de nous replonger dans une pop baroque ? Bien sûr que non. Tout simplement parce qu’il y a un réel sens de l’écriture, que l’on trouvait déjà dans son groupe All If ou en solo. Et si comme nous l’avons dit, chez lui le plus, la profusion, n’est pas l’ennemi du bien, c’est parce que les morceaux pourraient tenir dans une simple configuration guitare ou piano / voix. Ce qui en soit est déjà un gage de qualité. Les arrangements sophistiqués dessus, les multiples instruments utilisés : quatuor à cordes, trompette, bugle, guitares et divers claviers (piano à queue (superbe idée d’utiliser les sonorités du Fazioli), Fender Rhodes, orgue Hammond, Wurlitzer, Mellotron...) s’ils sont une réelle valeur ajoutée ne font pas tout, mais beaucoup. Et pour le coup ne sont jamais utilisés surabondamment.

Le sens de la composition se manifeste par des morceaux multiples, capables de marier grandiloquence et finesse, subtilité. Ils sont pleins de dynamiques, de nuances, savants mais faciles d’accès, avec une profusion de timbres, de mélodies, de directions musicales et harmoniques. Le genre de morceaux qui sont un vrai plaisir à décortiquer (les changements harmoniques et de tempi de "Arise Sir Richard", un exemple parmi tant d’autres...).

Il y a quelque chose d’excitant, d’exaltant, de lumineux également dans cette musique, on ne s’ennuie pas une seconde. Alors Olivier Rocabois peut continuer dans cette direction musicale... nous on aime beaucoup, et ce disque est une incontestable réussite.