Parce qu’il fait partie des grands maîtres, la musique d’Ennio Morricone aura été, est, et on imagine facilement sera mélangée à toutes les sauces, de Metallica à Khatia Buniatishvili ou Yo Yo Ma. On pensera aussi à Jens Thomas, Charlie Haden, Enrico Pieranunzi ou John Zorn.
Au tour du saxophoniste Stefano Di Battista de s’y attaquer avec un superbe quartet composé de Fred Nardin au piano, Daniele Sorrentino à la contrebasse et Andre Ceccarelli à la batterie et des reprises des thèmes de Cosa avete fatto a solange (What have you done to solange ?), de Peur sur la ville, du Deborah’s Theme (Once upon a time in america), Apertura della caccia (1900), Gabriel’s oboe (The Mission)...
Il ne faut pas s’attendre dans ce Morricone Stories à un simple hommage ou à une sorte de pastiche grossier et fainéant. On retrouve ici la quintessence de la musique de Morricone, mais elle sert presque de "prétexte", de ligne directrice, de pulsion, d’argument pour laisser libre cours à la musique du saxophoniste.
Naturellement, il y a une véritable cohérence esthétique, et il n’est pas nécessaire de rappeler combien la musique de Morricone se prête aisément à ce genre d’exercice (les mélodies naturellement, mais le rapport avec les instruments, les timbres, les jeux de rythmes, les qualités d’accords et la manière de les agencer...).
Il y a beaucoup de sobriété dans ce disque, de lyrisme, d’expressivité, d’intelligence musicale, de virtuosité naturellement également. Et puis la rondeur générale du son, l’homogénéité, la consistance mélodique, harmonique et rythmique prouve la cohésion de l’ensemble. Alors quand on ajoute aux mélodies, à l’écriture de Morricone, le sens musical de Di Battista et une formation qui sonne d’enfer (quelle finesse dans le jeu !), on ne peut qu’avoir un beau disque !
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