La plus française des Britanniques arrive dans le catalogue de La Croisée avec un court ouvrage d’un peu plus de 140 pages que j’ai lu d’une traite, happé par l’histoire et l’ambiance qui se dégage. Susanna Crossman, auteure britannique vit en Bretagne depuis bien longtemps. Elle travaille en France et à l’étranger dans le milieu de la santé, de l’art et de la recherche. L’île sombre est son premier roman.
L’histoire se passe sur une île, vous devez vous en douter vu le titre de l’ouvrage. Une île que Josh, trentenaire triomphant est sur le point de vendre pour ce qu’il considère être une affaire en or. Cette île est reliée à la terre à marée basse.
En guise de célébration de cette vente, il invite quelques amis à passer le week-end d’évasion sur son île au trésor. Alors que la brume retient encore la nuit, ils franchissent la grève au petit matin, oubliant cependant de laisser derrière eux leurs tracas. Douleurs et griefs. La tension devient très vite palpable et l’on pressent vite qu’il y a quelque chose de pourri dans le royaume de Josh.
Au fil des heures, l’île livre ses formes et ses sombres secrets, l’horizon se brouille, les personnalités se révèlent. Et bientôt, la fête vire à un violent huis clos à ciel ouvert. Se dévoile alors un portrait en miniature de la société anglaise, ses désirs, ses divisions et son désir de repli. Le roman devient un ouvrage noir impressionniste, où l’écume des vies est rebattue, où les voix tour à tour se succèdent pour former un chœur monstrueux.
Il se dégage de cet ouvrage une ambiance particulièrement anxiogène, c’est sûrement là la grande réussite de celui-ci qui fait que le lecteur se retrouve autour de ces trois couples, au cœur de leurs soucis, de leurs problèmes de vie, de leur mal-être qu’ils peinent à affronter.
L’île et la maison, son intérieur et ses objets surprenants sont aussi en quelque sorte un personnage de l’ouvrage qui joue terriblement dans cette ambiance qui va transformer ce qui devait être un week-end tranquille en une sorte de cauchemar.
A travers cet ouvrage, c’est donc en quelque sorte un portrait de la jeunesse anglaise que nous livre l’auteur (de ses aspirations jusqu’à ses angoisses), accompagné d’une dose équilibrée de suspense qui fait de l’ouvrage une sorte de page-turner dans lequel le lecteur prend plaisir à entrer et évoluer malgré l’ambiance oppressante qui monte au fil des pages.
L’île sombre est un livre convaincant, un premier roman abouti, d’une auteure dont on devrait entendre parler de nouveau.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.