Je ne connaissais pas David Coulon, un psychologue et metteur en scène qui s’intéresse aux individus en phase de rupture mentale dans un univers social qui les broie et j’avoue que la lecture de cet ouvrage édité chez Cosmopolis m’a de nouveau agréablement surpris. De nouveau, cette maison d’édition nous propose un ouvrage qui se dévore, un thriller haletant qui traite de la vengeance et de la manipulation.
On pourrait résumer l’histoire simplement, sans trop rentrer dans les détails autour, d’un homme, d’un bunker et de la traque de trois enfants disparus. Un homme qui sort de prison, et dont on ne connaît pas le nom. Il a passé huit ans de sa vie derrière les barreaux pour avoir accidentellement renversé un enfant, alors qu’il conduisait. De nouveau libre, en conditionnelle il peut de nouveau prétendre à un emploi et se reconstruire autour d’un travail d’agent d’accueil dans un garage où l’on aide les accidentés de la route, les naufragés de la nuit. C’est pour lui l’occasion de repartir sur une nouvelle vie et de trouver enfin la rédemption à laquelle il aspire.
Une nuit, derrière le vacarme sourd du garage, il entend un hurlement, un long hurlement de terreur pure. S’ensuivent des vibrations, des coups portés sur une surface dure qui semblent venir du sous-sol. Comme si des hommes et des femmes, en proie à la panique, celle de la nuit la plus obscure, étaient enfermés dans un bunker.
Et en même temps, trois collégiens sont portés disparus. Des avis de recherche sont toujours diffusés, partout dans la ville. Une ville qui est gangrenée par des monstres en liberté. Une ville dans laquelle cet homme cherche à fuir les démons de son passé.
Encore une fois, et c’est souvent le cas avec les ouvrages publiés chez Cosmopolis, on est dans le thriller noir, très noir, presque crasseux, dans le bon sens du terme, avec des scènes dures et violentes mais parfaitement réalistes.
Des chapitres courts, très courts qui donnent du rythme à la lecture et à l’histoire. Un ouvrage écrit à la première personne, celle de cet homme qui sort de prison qui nous permet d’être totalement intégré dans le récit. Les techniques narratives sont classiques et connues, on les trouve très souvent dans les thrillers les plus aboutis mais elles fonctionnent parfaitement ici. Une fin à la hauteur de l’ouvrage et de l’histoire qui risque de hanter les lecteurs bien longtemps. Je ne sais pas pourquoi mais cet ouvrage m’a fait le même effet que Le manufacturier alors que l’histoire n’a rien à voir.
Alors voilà, grand thriller encore que ce Biotope qui place l’auteur il me semble parmi les grands auteurs de thrillers français, de ceux qu’il faut découvrir si ce n’est pas encore le cas. De mon côté, j’ai bien l’intention d’aller lire son précédent ouvrage, le village des ténèbres qui, d’après les critiques et les prix reçus, semble aussi faire partie des ouvrages à lire. |