Quand on reçoit les disques promotionnels, ils sont souvent accompagnés d’une bio et de quelques retours presse. Pour Davy Sicard, on trouve une simple carte postale : l’artiste pose, le visage rayonnant, nous offre le visuel de son nouvel album, une ligne pour les contacts et ce seul texte : "Pour les fans de Danyel Waro, Jacqueline Farreyrol". C’est simple, efficace et modeste. Pas la peine de longs CV ou de louanges journalistiques. Davy Sicard cite ses influences, les artistes qu’il admire et ce qui fait la qualité première de sa musique aussi : le partage. Car finalement, l’essentiel est dans la musique et pas dans les "intermédiaires" ou les filtres qui la présentent.

Voilà le sixième album du musicien réunionnais (sorti il y a presque un an mais la situation est telle que le temps devient élastique). Il se présente comme une invitation, comme un bal à la maison. Dès le premier titre, il présente son monde… en 15 titres entre musique créole, maloya, sega, blues, "world music", fusion et chanson. Le voyage est beau (comme les guitares subtiles et les arrangements classieux). Le propos est engagé (sur les Chagos, l’écologie, la société de consommation, la mondialisation, l’identité). En français ou en créole, Davy Sicard pose un regard curieux, solidaire, tendre et drôle sur le monde. Sa voix chantée est superbe et son flow original. Entre fête et moment plus intimiste, le bal est varié, émouvant, entraînant, audacieux et impressionnant !