Quand on pense à Franz Liszt, on pense au piano, on pense à la virtuosité, à l’artiste et au compositeur révolutionnaire, au romantisme, peut-être aussi à sa pédagogie, à la Lisztomania, à la musique à programme, à Paganini, Wagner ou Berlioz.

On pensera moins à l’orgue. Il est assez incompréhensible que l’on ne prenne la pleine mesure d’un corpus d’œuvres large et complexe. Des œuvres qui pourraient se partager entre grandes pièces virtuoses : Fantaisie et fugue sur le choral "Ad nos, ad salutarem undam", Variations sur "Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen", Fantaisie et fugue sur B.A.C.H... et des œuvres plus tardives, moins grandioses, correspondant à sa période romaine et aux aspirations religieuses du compositeur. Dans tous les cas, des pièces marquées par la perpétuelle évolution de l’écriture du compositeur. Son approche de l'instrument est si innovante, si pertinente, qu'il crée selon ses contemporains une : "nouvelle école allemande d'organistes virtuoses".

"Liszt, sans qui le monde musical et organistique actuel ne serait pas ce qu’il est, fut un artiste visionnaire et généreux, un idéaliste de la musique, un personnage hors-norme, adulé sur scène et qui choisit de terminer sa vie en revêtant la soutane d’un abbé (…) Dans ce disque, je souhaitais montrer aussi son génie inspirant, d’où le titre de l’album, dans l’histoire de la musique" nous explique l’organiste Olivier Latry. Avec ce disque, enregistré sur l’orgue Rieger de la Philharmonie de Paris et composé de la fantaisie et fugue sur B.A.C.H dans la version de Jean Guillou, Liebestraum N°3 dans une transcription de Latry, Variations sur "Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen" dans l’arrangement de Marcel Dupré, Saint-François d’Assise : La prédication aux oiseaux dans la transcription de Camille Saint-Saëns et la Fantaisie et fugue sur le choral "Ad nos, ad salutarem undam", il lui rend totalement honneur.

Il y a toujours quelque chose de l’ordre du spectacle, du grandiose, dans le bon sens du terme chez Olivier Latry. Son interprétation est pleine de dynamiques, de nuances, d’intelligence musicale et il utilise pleinement l’incroyable richesse sonore, la profondeur, la puissance, l’orgue de la Philharmonie de Paris.