Spectacle cabarettique conçu et mis en scène par Pierre Notte, avec Pauline Chagne, Marie Notte, Pierre Notte et le pianiste Clément Walker-Ivry.
En 2007 Tarana Burke militante américaine, directrice des programmes au Girls for Gender Equity lançait la campagne "#MeToo" pour dénoncer les violences sexuelles à l'encontre des minorités visibles et constituer une chaîne de solidarité qui, encourageant la prise de paroles notamment des femmes, initiative qui a fait florès en entraînant une déferlante internautique et médiatique mondiale.
Parmi les monstrueux prédateurs dénoncés, figure le producteur américain Harvey Weinstein qui a été condamné pour viols et agressions sexuelles.
Celui surnommé " le magnat déchu d'Hollywood" est devenu le personnage de l'accusé du spectacle "Je te pardonne (Harvey Weinstein)" conçu par Pierre Notte et qu'il qualifie de "procès-cabaret" s'agissant d'un réquisitoire sans appel dispensé dans le registre du théâtre en chansons car, indique-t-il, "Tout doit finir en chansons, le tragique est alors plus tolérable".
A la manière d'un pseudo-collage dadaiste, Pierre Notte amalgame toutes les récriminations récurrentes concernant le comportement inadmissible d'Harvey Weinstein au demeurant érigé en figure émissaire, et essentiellement, du mâle blanc hétérosexuel occidental, dont notamment des personnalités publiques, à l'égard des femmes dominées et réifiées, ce depuis l'origine des temps et à la lumière de certaines affaires récentes ayant défrayé la chronique.
Il assure la conception intégrale de ce spectacle dont il signe les textes, la musique et la mise en scène tout en étant également au jeu pour camper le personnage-titre avec, autour de lui, l'actrice-musicienne Pauline Chagne et sa soeur Marie Notte et, pour l'accompagnement au piano, Clément Walker-Ivry déguisé en meneuse de revue de bastringue interlope.
Sur scène se déroule donc, à la manière du café-théâtre potache originel avec quelques pointes méta-théâtrales et de nombreuses proférations féministes, une parodie satirique dans laquelle l'accusé, assailli par une vieillesse métamorphique le transformant en femme et un alter ego obsédé par la confection de crêpes, sans doute une private joke, est confronté aux victimes campées par la séduisante Pauline Chagne et à une procureure générale en chef façon "chienne de garde badass", rôle dévolu à Marie Notte.
Au menu, solos, duos féminins avec des interprètes aux qualités vocales différentes, et improbables polyphonies pour, précise l'auteur, un "théâtre anti-documentaire, contre journalistique et amoral" et une veine "opportuniste, intempestive et putassière". Tout est annoncé. Au spectateur de juger. |