Seul en scène d'après le roman éponyme d'Emile Zola conçu, mis en scène et interprété par Pascale Bouillon.
Au 19ème siècle, la jeune Denise Baudu ayant perdu ses parents décide de monter de Valognes à Paris tenter sa chance.
Arrivée avec ses deux jeunes frères et ne trouvant pas d'emploi chez son oncle, elle va se faire embaucher par le grand magasin de prêt à porter féminin à la mode "Au Bonheur des Dames" où elle découvrira un univers impitoyable.
Après Tchekhov ("Au Royaume des femmes") et Zweig ("24 heures de la vie d'une femme") notamment, c'est un personnage féminin d'Emile Zola que Pascale Bouillon a choisi d'adapter et de jouer seule sur scène dans "Au Bonheur des Dames", avec l'aide pour la mise en scène de son complice André Obadia.
Dans ce onzième tome des Rougon-Macquart (et sans daute le moins sombre), Emile Zola y décrit l'industrialisation et l'arrivée des grands magasins à cette époque du Second Empire. Roman également sur les rapports sociaux et sur les femmes, "Au Bonheur des Dames" suit la courageuse Denise dans sa difficile ascension.
Pour représenter la conséquente galerie de personnages de l'histoire, Pascale Bouillon a opté pour des couvre-chefs différents qui les représentent chacuns. Comme une illusionniste, elle manipule avec dextérité tables, portants et ces fameux chapeaux pour faire avancer le récit à un rythme trépidant.
Dans toute la maîtrise de son art, elle fait défiler les personnages en une valse entraînante où les mots dansent. A l'aide de sa diction et de ses expressions, elle campe admirablement les multiples personnages grotesques ou émouvants dans toute leur humanité. Un vrai travail de dentellière qui met on ne peut mieux en valeur le texte ciselé et magnifique de Zola.
Avec "Au Bonheur des dames", le spectateur suit avec un intérêt qui ne faiblit à aucun moment les aventures de cette héroïne intègre et pure dans cette palpitante fresque sociale doublée d'une histoire d'amour.
Du très beau travail. Un grand seule en scène à voir absolument ! |