Il y a plusieurs choses qui pourraient faire lien et sens dans ce disque : c’est la force expressive, la qualité d’interprétation, la délicate poésie qui se dégage de ce disque.
Cette force expressive résonne aussi bien chez Leo Brouwer (English Folk Songs, Canciones Amatorias, Nuevos Estudios Sencillos : IX. Omaggio a Szymanowski) que chez Bach (Cello suite no.1 in G major BWV 1007, Brunnquell aller Güter BWV 445, Jesus bleibet meine Freude BWV 147) ou Stölzel (Bist du bei mir). Elle ne connaît donc ni frontières géographiques (le cuba de Brouwer, l’Allemagne de Bach ou Stölzel) ou temporelles (de la musique contemporaine au baroque).
Alors oui, l’élégance aérienne de la voix cristalline du contre-ténor Andreas Scholl entre douceur, virtuosité et pureté est une évidence chez Stölzel ou Bach, pour autant elle peut surprendre (déranger ?) de prime abord dans les English Folk Songs de Leo Brouwer (peut-être le compositeur de guitare vivant le plus important au monde) mais elle finit par tout emporter.
Il en est de même pour la suite pour violoncelle, qui prend sous les doigts d’Edin Karamazov une certaine dramaturgie, s’éloignant par obligation du phrasé et de l’harmonisation originelle, mais gagnant une autre couleur comme une autre lumière, des saveurs presque exotiques. Le rapprochement avec Brouwer est alors tout trouvé, cet élan du langage classique vers celui populaire latino-américain que le compositeur décrit comme une tentative de créer un "langage universel".
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