Une petite heure, intense et plaisante, c’est le temps qu’il vous faudra si vous avez la bonne idée de prendre en main ce court ouvrage qui vient de sortir aux éditions Inculte, un premier roman écrit par une scénariste et monteuse qui se nomme Elsa Jonquet-Kornberg.

Cette petite histoire que nous raconte l’auteure, sur un peu moins de 100 pages, c’est celle d’un homme qui tente de façon désespérée et maladroite de rattraper le temps perdu, finissant happé dans la spirale de la douleur.

Cette petite histoire, c’est celle d’un grand-père, Armand, et de sa petite fille, Hélène, une jeune adolescente en pleine crise, qui ne s’intéresse pas à l’école, préférant la fumette et l’évasion. Hélène s’est fait virer de son école. Armand qui connaît très peu sa petite fille, aimerait comprendre l’adolescente qu’elle est.

Il se souvient alors de la fille d’un homme avec qui il a travaillé, des années auparavant. Esther, cette jeune fille était aussi une adolescente à problèmes. Il espère que la rencontrer l’éclairera sur la personnalité d’Hélène. Au fil de la conversation, on devine qu’il projette sur sa petite fille un certain nombre de peurs, et que l’éveil adolescent à la sexualité n’y est pas étranger.

Quelques semaines plus tard, les inquiétudes d’Armand prennent forme. Hélène disparaît de la pension où elle a été placée. Des recherches sont organisées. Le pire envisagé. Bientôt, ce pire deviendra l’obsession de toute la vie d’Armand, où rodent peut-être aussi des fantômes de sa propre jeunesse.

L’ouvrage est véritablement superbement écrit, nous décrivant subtilement la psychologie du personnage d’Armand, cet homme rongé à son insu par le vertige de l’incompréhension qui est en même temps se trouve sur le chemin de la rédemption.

Les mots sont justes, les tourments de l’adolescence parfaitement décrits dans cet ouvrage. Court et intense, peut-être trop court même, Il y aurait la petite histoire est une belle claque, un livre qui dévoile une auteure en devenir dont on devrait entendre parler dans le futur. Il serait dommage qu’elle ne nous propose pas un second roman pour confirmer les qualités littéraires de son premier livre.