Debussy, Murail : Révolutions
(La Dolce Volta) mars 2022
"La musique a toujours été essentiellement liée à l’harmonie. La question pour moi ne s’est jamais posée de savoir s’il fallait revenir à l’harmonie puisque pour moi la musique est harmonie" Tristan Murail
Un petit jeu, laisser ce disque tourner en mode aléatoire, écouter la musique de Tristan Murail ("Cailloux dans l’eau", "Le Rossignol en amour", "Mémorial", "Résurgence La Sorgue à Fontaine-de-Vaucluse", "Le Misanthrope d’après Liszt et Molière", "Impression, Soleil levant") se refléter, interpénétrer, fusionner, avec celle de Claude Debussy ("Reflets dans l’eau", "Préludes, Livre II") et inversement. Écouter les résonances de Murail renvoyer aux couleurs harmoniques de Debussy, écouter les liens, les couleurs.
La musique, le travail sur le matériau sonore, le timbre et l’harmonie de Tristan Murail, personnalité phare du mouvement spectral, doit beaucoup à Debussy, et il ne s’en est jamais caché. L’affirmation d’un "impressionnisme" également, peut-être plus extatique ou plus dans le son chez lui et, parfois, ce même émoi en notes scintillantes dévalant en cascades.
La subtilité, précision d'intentions remarquable (notamment chez Debussy dans les superbes "Reflets dans l’eau", "La puerta del Vino" ou "Les fées sont d’exquises danseuses"), la façon de timbrer totalement convaincante, la finesse du jeu, avec parfois un rien de mystère qui donne une certaine saveur à ces œuvres, de ce grand beethovénien qu’est François-Fréderic Guy convient parfaitement à la musique des deux compositeurs. Le disque termine par les Feux d’artifice... C’est exactement cela. Superbe.