Comédie d'après l'oeuvre éponyme de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, mise en scène de Camille Delpech, avec Heidi Bay, Carla Girod (en alternance Camille Delpech, Drys Penthier, Emilien Raineau et Axel Stein-Kurdzielewicz.
Plus que l'adaptation d'un classique de Beaumarchais, fortement inspiré de "L'Ecole des Femmes" de Molière et vampirisé par la version opératique de Giacomo Rossini, La Compagnie des ballons rouges, composée de cinq vraiment jeunes gens, a trouvé avec "Le Barbier de Séville" l'occasion de s'en donner à cœur joie sur scène. Se souciant finalement peu du texte de Beaumarchais, mais cherchant surtout comment canaliser l'énergie juvénile de ce club des cinq en tenue moderne, Camille Delpech a conçu un spectacle jamais statique et le public, qu'il ait ou non l'habitude du théâtre du 18ème siècle, en comprendra aisément la langue et le propos. La disparition du personnage de Don Bazile et son remplacement par celui de Marceline (Carla Girod) ne nuira pas à l'intrigue, pas plus que la quasi absence de décor. Conformément au cahier des charges, Emilien Raineau est un Figaro agile et malicieux, qui aime se déguiser et mener la danse. Comme Beaumarchais écrit à quelques années de la Révolution française, on sent combien les relations valet-maître ont changé depuis Molière et Figaro forme une paire plutôt paritaire avec le comte Almaviva (Drys Penthier) qui, parfois, sait élever la voix et oser la truculence. A l'instar de Bartholo (Axel Stein-Kurdzielewicz) qui a la tâche, pas si évidente que ça pour un tout jeune homme, de jouer les vieux barbons ridicules. Tous les deux ont la chance d'avoir pour partenaire une Rosine (Heidi Bay) dont la fraîcheur n'empêche pas la détermination et qui n'a plus rien à voir avec son lointain modèle, Agnès, aux prises avec Arnolphe. Malgré un certain nombre d'allégements et de libertés prises avec l'œuvre originale, ce quintet de jeunes gens propose une amusante version du "Barbier de Séville" qui est, finalement, assez respectueuse du texte de Beaumarchais. . La bonne humeur y règne et elle ne demande qu'à être partagée par des comédiens qui débutent en bonne compagnie. |