"Du berceau balançant sans fin… la navette musicale… Chante une réminiscence" Whitman
Nous pourrions dire, un peu en exagérant, que : qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Commençons donc par féliciter le Trio SR9 (les trois percussionnistes Paul Changarnier, Nicolas Cousin et Alexandre Esperet) pour s’attaquer aux répertoires de Ravel (Rapsodie espagnole, Gaspard de la nuit), Rachmaninoff (l’allegro scherzando de la sonate pour violoncelle en sol mineur), Manuel de Falla (la vida breve danzas españolas 1 & 2), Fauré (les berceaux, tiré des trois chansons op23) ou Daniel Arango-Prada (Prisme).
Les féliciter également pour la cohérence, pour la pertinence, la finesse des arrangements. Rien de surprenant mais c’est toujours important de le souligner pour un ensemble qui aime aborder des répertoires variés : aussi bien Mendelssohn, Stravinsky, Bach dans un disque fort recommandable que des compositeurs plus modernes comme Florent Caron-Darras, François Tashdjian, Balint Karosi ou Daniel Arango-Prada.
Dans ce disque, le trio crée des liens entre Ravel et ses influences russes ou espagnoles. Ravel, c’est la science de l’écriture, de la transcription, de l’orchestration mais également l’alchimie des timbres. C’est donc tout un art de ne rien perdre de cette alchimie. Ici tout est dans la virtuosité, la subtilité, les jeux de couleurs (auxquels se rajoutent le violoncelle d’Astrig Siranossian, le piano de Shani Diluka, la voix de Kyrie Kritmanson), dans le boisé, la rondeur du marimba. Rien que la version de Gaspard de la nuit mérite l’écoute de ce disque...
Nous revoilà avec des livres, du théâtre de la musique et bien sûr notre chaine Twitch sur laquelle vous retrouverez la MAG en direct dès ce vendredi ! Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.