Désolé pour les fantômes
(Déjà / L'Autre Distribution) février 2022
Nous avions croisé Benoît Dorémus du temps de Claire et ses Radis, sur un festival ou un tremplin chansons, je ne sais plus mais en tout cas, il nous avait déjà bien plu. Il n’était pas encore "connu"… un artisan indépendant des mots comme beaucoup dans le circuit. Et puis, il suffit de lire sa biographie, sa carrière décolle, ou, en tout cas, a plus de visibilité et tant mieux.
Je l’avais du coup – paradoxalement – un peu perdu de vue et d’oreilles. Et voilà que je reçois – sur ma demande – son album à chroniquer. C’est étonnant car le même jour j’avais pris à la médiathèque le dernier opus de Julien Doré, Aimée. Et bien, il y a un album que j’ai écouté une fois, et rendu, l’autre qui m’a embarquée.
Quelle belle (re)découverte que ce Désolé pour les fantômes ! Certes, sur ces 14 titres, Benoît Dorémus cède parfois aux sirènes de sons électro-pop, qu’on trouve dans beaucoup de productions formatées actuelles, mais finalement, on oublie vite ces textures pour se laisser happer par les mots, le flow et l’intelligence subtil du propos.
C’est peut-être ça qui avait distingué ce disque à la première écoute : des textes enfin à hauteur d’homme et de femme, de l’écriture, de la sincérité, du sens, de l’humour aussi et cela sans orgueil et suffisance. Cette façon qu’il a de s’adresser à nous, de nous inviter directement dans sa vie (réelle ou fictive), dans ses pensées les plus légères comme les plus "graves". Ma chanson préférée sur l’album ? "Je retiens les dates des morts". Ces textes faussement simples ne sont pas simplistes, à la différence de ce qu’on nous sert bien souvent. C’est pourquoi son parcours est atypique coloré et original.
Courez l’écouter au Café de la Danse le 10 mai prochain ou en tournée ; il ne passe pas par les "Zenith" et tant mieux : des salles à notre échelle, à la vue dégagée, prise directe avec les gens. C’est de la chanson qui s’écoute de près !
J’ai oublié de préciser qu’il est franc comtois comme un des plus grands artistes-artisans de l’hexagone : HF Thiéfaine.
Je vais quand même réécouter une deuxième fois l’album de Julien Doré, par principe et parce qu’un album c’est comme la poésie, ça ne se lit pas qu’une fois. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que celui de Benoît Dorémus tournera longtemps dans mon mange-disques.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.