Comédie dramatique de Nelson Rodrigues, mise en scène, de Louise Robert, avec Alexandre Agostinho, Louise Cassin, Margot Cauvet, Zoé Faucher et Pierre Ophèle-Bonicel.
Glorinha a seize ans et vit sous la coupe d'un oncle tyrannique et misantrope. Suivant son amie Nair dans un établissement clandestin tenu par une étrange tenancière d'origine lituaniene qui prostitue les adolescentes, elle trouve là une échappatoire à l'emprise familiale. Une situation familiale qui s'éclaire peu à peu par des retours en arrière qui permettent de comprendre la tragédie qui se joue et dont Glorinha est la première victime.
Ecrite en 1957 par l'auteur brésilien Nelson Rodrigues, "Pardonne-moi de me trahir" décrit la folie ordinaire d'un monde corrompu et sans espoir. Il dénonce ausi la domination masculine, la possession et le manque d'amour qui conduisent à une violence aveugle. Un texte glaçant mais diablement bien interprété que Louise Robert met en scène avec une belle efficacité, conférant à cette tragédie une ambiance onirique et délétère. Les allers-retours entre présent et passé sont habilement réalisés par les cinq comédiens, tous épatants, qui défendent avec conviction ce drame (Alexandre Agosthino, Louise Cassin, Margot Cauvet, Zoé Faucher et Pierre-Ophèle Bonicel) et interprétent les treize personnages de la pièce. C'est parfois insoutenable mais on ne peut être qu'impressionné par l'atmosphère créée par la Compagnie Vertige Mécanique qui propose indéniablement un remarquable moment de théâtre. Un spectacle aussi étouffant qu'implacable. |