Spectacle conçu et mis en scène par Laëtitia Guédon sur un texte de Marie Dilasser, avec Sonia Bonny, Seydou Boro, Juliette Boudet, Mathilde de Carné, Marie-Pascale Dubé, Lorry Harde et Lucile Pouthier. Le public découvre d'abord la scénographie majestueuse créée par Charles Chauvet : sur le sol de sable rouge, un autel couvert d'une vingtaine de bougies et au fond, un vaste cadre rectangulaire d'où s'échappent des volutes de fumée blanche qui se détachent sur le fond ouvert sur l'infini...Puis dans un sifflement, une femme (Marie-Pascale Dubé, saisissante) traverse à pas lents, monte sur l'autel, le corps tourné vers l'ailleurs. Le sifflement se fait souffle, plainte, suffocation et aboiement, râle et cri primitif. Comme un chant tribal venu des tréfonds de son être. Alors une autre raconte l'histoire de ces femmes. Des amazones qui ont tenté de venger leurs semblables des violences masculines. Elles sont devenues des amazones modernes qui ont gardé l'héritage des troyennes fondatrices. Laëtitia Guédon a souhaitée avec ce spectacle rendre hommage aux femmes qui luttent pour prendre leur place. Avec lenteur, elle décline ce récit fantasmagorique qui mêle théâtre, chant, danse et vidéo interprété par une troupe soudée qui développe avec talent cette poésie d'espoir et de rêve. Lorry Hardel dit magnifiquement le monologue de Marie Dilasser fait d'énumération et de métaphores. Sonia Bonny, Juliette Boudet, Mathilde de Carné et Lucile Pourthier composent un choeur chanté aussi convaincant qu'impressionnant. Enfin, Seydou Boro incarne le seul homme. Celui-ci est réconforté par le groupe dans un final touchant en forme de réconciliation. Avec "Penthésilé.e.s amazonomachie", manifeste féministe contre des siècles d'hégémonie masculine, Laëtitia Guédon revisite le mythe des amazones dans un spectacle aussi poétique que flamboyant, brut et puissant qui ne peut laisser indifférent. |