Retour aux côtés des éditions de l’Olivier avec un ouvrage possédant une superbe couverture, écrit par un auteur que je ne connaissais pas. Son ouvrage, White Girls a été publié en 2013 aux Etats-Unis, il est rapidement devenu un classique là-bas, ce qui explique son arrivée en France, traduit par Clélia Laventure.
Hilton As est né en 1960. Critique dramatique du New Yorker, essayiste (les éditions de l’Olivier ont déjà publié un de ses essais en 2019, Les femmes) et lauréat du prix Pulitzer de la critique en 2017, il est l’un des analystes les plus originaux de la culture américaine contemporaine. Les seuls maîtres qu’il se reconnaît sont Proust, Joan Didion et James Baldwin.
Gay, noir, américain : on a toutes chances de se tromper en définissant ainsi Hilton As. Car, en dépit de leur exactitude, l’auteur de White Girls n’a de cesse d’interroger la pertinence de ces catégories censées fonder une identité. Mêlant récits autobiographiques, fiction, critique littéraire, musicale et artistique, les essais qui composent ce livre tracent les contours d’un imaginaire collectif dont l’idéal serait la "fille blanche".
Catalogué comme un roman, l’ouvrage s’apparente plus à un ensemble de portraits et d’essais qui se lit néanmoins comme un roman. On y retrouve Truman Capote, Mickael Jackson, Flannery O’Connor, André Leon Talley, Basquiat ou encore la mère de Malcom X, qui sont autant de White Girls radiographiées par le regard sensible d’Hilton As.
Il nous raconte l’Amérique du 21ème siècle, des années 2010 et 2020 au travers de portraits de personnages connus pour appréhender leur identité, leur genre mais aussi leur sexualité. Cette notion de "White Girl" ne se limite pas à une ou quelques personnes, elle se multiplie au fil des pages, connue ou inconnue.
En partant d’un récit centré sur lui au départ de l’ouvrage, l’auteur américain déploie ensuite des chapitres plus courts pour nous permettre d’appréhender cette notion de "White girls" sous différentes formes.
Faire le résumé de cet ouvrage n’est quasiment pas possible, il foisonne d’intelligence, de subtilité, d’humour décapant. Entre la superbe écriture de l’auteur, les rencontres qu’il nous permet de faire, son œil critique avisé, on passe un excellent moment de lecture en sa compagnie. |