Vincent Peirani est touche-à-touche et à tout le monde. Outre ses influences originales et diverses – du jazz au metal, en passant par la chanson, le classique, le tango… l’accordéoniste français aime jouer seul, en duo, en quintet et ici en trio.
Depuis la fin de la première décade du XXIe, ce n’est pas moins de 16 albums où il est leader ou co-leader et plus de 40 participations, aussi bien avec Stromae, Olivia Ruiz, Sanseverino, Les yeux Noirs, que Daniel Humair ou Gaël Faye et la liste est longue.
On l’aura compris, c’est un boulimique, un gourmand et / ou un gourmet, un musicien qui crée, partage et s’aventure. Chaque album est donc une surprise. Celui-ci porte bien son nom avec cette carte protéiforme et magique : le joker. En plus, il y en a plusieurs… peut-être 3 comme le nombre de musiciens présents. Dans cette nouvelle aventure, Vincent Peirani est accompagné par le guitariste Federico Casagrande, italien installé à Paris depuis de nombreuses années et Ziv Ravitz, batteur israélien résidant à New York. Dans ce trio original, hybride et cosmopolite, chacun trouve sa place, explore, en propose à ses acolytes, se fait soliste, rythmique, et chacun apporte son originalité aux titres. La formule du power trio a toujours quelque chose de particulier. C’est de nombreuses possibilités et beaucoup de libertés avec lesquelles il faut savoir oeuvrer.
Cet album est une grande réussite, tant dans l’interprétation, magistrale, que dans la variété des titres proposés : s’y côtoient des reprises et des compositions. Quel album peut proposer de passer d’une reprise de Marylin Manson à un titre de Frederico Alagna, tout en suspens et délicatesse ? Des pépites comme "Les Larmes de Syr" ? Un joker à la Batman dans "Circus of Light", titre tourbillonnant, étonnant ? A chaque titre, Vincent Peirani rebat les cartes et nous surprend.