Je me souviens de nos nombreuses conversations, il y a maintenant très longtemps, avec Lisa Portelli, au Conservatoire de musique de Reims. Nous y étions tous les deux étudiants elle en guitare, moi en basson. Nous parlions de l’importance de la musique dans nos vies, de son absolue nécessité. Nous parlions de nos goûts, du futur, de ses envies de chansons qui étreignaient sa tête et son cœur. Ce disque a donc une saveur particulière, ce plaisir si important, si fort, de la voir se révéler d’une si belle manière, de s’accomplir comme musicienne et chanteuse (même si nous aimerions qu’elle ait un succès plus important) et de pouvoir dire que son quatrième disque est encore une très belle réussite.
Lisa Portelli y délaisse la guitare pour le piano, ajoute une rythmique minimaliste, quelques touches, textures d’électronique, gagne en profondeur (et cela se ressent jusque dans son timbre vocal), son interprétation en clarté, sans rien perdre ce qui fait qu’on aime ce qu’elle est : solide et tendre, sauvage et délicate, sensuelle. Et puis ce disque montre de manière encore plus évidente toute la sophistication de sa musique, la poésie (elle a beaucoup lu : Dante,William Blake, Pessoa, Pierre Jean Jouve, Heinrich Heine...), la finesse de ses textes sur la condition féminine, l’amour, l’innocence retrouvée, toutes les émotions qui habitent sa musique.
Du dernier titre "L’innocence" , chanson écrite pour Christophe juste avant sa mort , ne reste que la musique subtile hommage au chanteur. Encore une histoire de subtilité. Superbe.
C'est l'automne, on reste au coin du feu et on écoute de la musique, on lit des bouquins et on se connecte à la TV de Froggy's Delight pour le concert de Colin Chloé vendredi 7 octobre ! Pour les sorties culturelles, voici le programme.