Fable tragi-comique écrite et interprétée par Clémence Caillouel dans une mise en scène de Jessica Walker.
C'est sur l'air de la chanson "Itsi bitsi petit bikini" qu'elle fait son entrée. Une entrée aussi fracassante qu'hilarante. Dans sa maison de Porto-Vecchio où elle reçoit pour l'interview, Dalida parle de sa vie et de sa carrière. Clémence Caillouel dont on a encore en mémoire le magnifique "Paulina" d'après Angélica Liddell propose avec "Le Chevreuil et Dalida" un hommage tragi-comique à la star. C'est une Dalida clownesque qu'elle interprète : rouge à lèvres débordant, grands faux-cils, sourcils broussailleux et maquillage vert pomme aux yeux : c'est la diva dans tous ses états. Au cours de l'entretien, elle passera en revue son parcours : son enfance au Caire, son arrivée à Paris, ses débuts, ses premiers succès et puis la célébrité et la gloire. La dépression enfin et la solitude. A base d'extraits d'interviews de la chanteuse, mais aussi de "Candide" de Voltaire ou de "Notre besoin de consolation est impossible à rassasier" de Stig Dagerman, Clémence Caillouel a conçu un épatant patchwork qui résume le paradoxe de la starisation. La comédienne passe du grotesque au tragique dans une proposition audacieuse aux intermèdes chantés qui en filigrane distille avec intensité le mal-être d'une artiste inoubliable. Finement dirigée par Jessica Walker, Clémence Caillouel une nouvelle fois éblouit par son talent et sa singularité et rend ce spectacle totalement captivant et bouleversant. |