Pour beaucoup (dont votre humble serviteur), Nick Kent est une véritable légende dans la catégorie des critiques musicales, notamment à travers ces articles dans les années 70 pour le journal britannique NME et plus tard en France dans le quotidien Libération.
Âgé aujourd’hui de 70 ans, il se lance avec The Unstable Boys dans la parution de son premier roman. L’écrivain installé en France depuis plusieurs années avait déjà sorti des livres comportant des portraits d’artistes. On retiendra particulièrement le mythique Dark Stuff, l'envers du rock que tout amateur de rock se doit d’avoir dans sa bibliothèque.
Avec The Unstable Boys, Nick Kent sort donc son premier ouvrage de fiction mais attention, on ne chasse pas le naturel si facilement, cela reste une fiction rock’n’roll.
Il s’agit d’un livre choral qui suit trois personnages principaux à la fin des années 2010. Il y a d’abord Michael Martindale, écrivain de polar à succès qui doit gérer avec difficulté le départ de sa femme et ses enfants. Celui-ci est fan d’une formation rock de la fin des années 60, The Unstable Boys qui aurait pu être les Rolling Stones mais qui a loupé le coche notamment en raison d’un chanteur / leader totalement psychopathe.
C’est justement ce second personnage que l’on va suivre dans ses pérégrinations. The Boy, chanteur toujours aussi mégalomane et malsain tente de se refaire une santé financière et il a peut-être trouvé un pigeon pour cela. Mais qui ?
Enfin, il y a le guitariste de ce groupe, personnage fatigué qui ne souhaite plus faire de musique mais dont l’état d’esprit va peut être évolué grâce à sa rencontre avec une prostituée hollandaise.
The Unstable Boys teinté d’humour noir est vraiment très agréable à lire. Il y a parfois un ton à la Nick Hornby en plus rock’n’ roll. On sent bien que Nick Kent s’est inspiré de ses nombreuses rencontres avec des artistes pour forger ses personnages (mais qui a pu servir d’inspiration pour The Boy) mais cette inspiration n’est pas trop envahissante. Ce roman trouve l’équilibre parfait entre cette inspiration journalistique et l’œuvre de fiction.
Enfin, il convient de signaler que la traduction a été faite par Laurence Romance, sa compagne depuis de nombreuses années et qui a bercé notre adolescence en tant que journaliste rock / metal (Libé, M6). |