Oskar Kokoschka - Un fauve à Vienne - Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris :: FROGGY'S DELIGHT :: Musique, Cinema, Theatre, Livres, Expos, sessions et bien plus.

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	Oskar Kokoschka - Un fauve à Vienne
	Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris (Paris) Du 23 septembre 2022 au 12 février 2023

Le Musée d’Art Moderne de Paris présente une rétrospective consacrée à l’artiste autrichien Oskar Kokoschka (1886-1980), écrivain, dramaturge, poète et peintre figuratif à la gestuelle expressionniste.

Intitulée "Oskar Kokoschka - Un fauve à Vienne" elle comporte une conséquente sélection d'oeuvres, peintures, dessins et affiches, aquarelles et lithographies. opérée par les commissaires indépendants Dieter Buchhart et Anna Karina Hofbauer et Fanny Schulmann conservatrice au musée précité.

La monstration se déroule dans un parcours chronologique pour relater une création picturale, célébrée de son vivant par les grandes institutions muséales, qui se déploie dans une scénographie "white cube" ponctuée de cimaises noires pour la mise en exergue des oeuvres majeures.

Oskar Kokoschka le fauve écumant le monde

Ecrivain, dramaturge, dessinateur et illustrateur, poète, pédagogue au sein de son Ecole du regard à Salzbourg de 1953 à 1964 et peintre nomade Oskar Kokoschka a traversé le monde au gré de voyages mais également d'événements tragiques et artistiquement l'Histoire de l'Art du 20ème siècle avec une oeuvre qui couvre sept décennies l'érigeant en précurseur de l'Expressionnisme et en figure tutélaire des Nouveaux Fauves allemands du début des années 1980.

Une oeuvre tumultueuse, foisonnante et singulière pour un peintre qui se déclarait en état de rébellion permanente et délibérement subversive pour un homme dont la vie personnelle et l'engagement politique est indissociable de son parcours avec sa conception de l'art indissociable du concept d’humanité et expression de la conscience individuelle de l’artiste voyant et vigie.

Au terme des oeuvres constituant la rétrospective présentée au Musée d'Art Moderne, le visiteur pourra discerner les tropismes kokoschkiens et sa singularité esthétique et plastique de l'éclatante et saturée palette chromatique avec la juxtaposition des couleurs à la forme les formes du sujet qui évolue vers un maelstrom multicolore accompagnant l'éclatement des formes.

S'il a pratiqué tous les genres picturaux, ainsi la peinture de paysage sous l'angle de l'objectivité impressionniste avec une composition elliptique à deux focales, le nu ainsi avec le thème de la baigneuse en scène de genre ("Plein Eté II") et la peinture animalière souvent en allégorie de la noirceur du monde, il s'ancre dans la peinture d'histoire pour fustiger les horreurs de son temps.

Et ce par une réactualisation de la tradition pour représenter le présent tragique avec la déclinaison des thèmes de la mythologie ("Lorelei" sur le torpilllage allemand d'un navire transportant des prisonniers de guerre) et des écrits bibliques ("L'Oeuf rouge" suite aux accords de Munich avec les caricatures de Mussolini et Hitler avec la symbolique de la souffrance christique).

Ainsi que de la littérature ("Anschluss, Alice au pays des merveilles" pour l’entrée des troupes allemandes en Autriche en 1938), de la culture populaire ("Déchaînement de l'énergie nucléaire" dans un univers de fête foraine) et de détournement satirique de symboles nationaux ("Marianne-Maquis" les dirigeants des puissances alliées de la Seconde guerre mondiale).

Une part importante se sa production ressort concerne le portrait, des portraits "psychologiques" de membres de la société viennoise des premières années aux portraits "alimentaires" caractéristiques de son expressionnisme avec une déformation maniériste et grotesque des visages.

Et surtout des autoportraits aux multiples figures ("Autoportrait à la canne", "Autoportrait en artiste dégénéré" suite à son inclusion dans la liste établie par le IIIèm Reich, "Double portrait Oskar et Olga", "Autoportrait au chevalet", "Le peintre et son modèle") dont des représentations mythologiques ("Peer Gynt" La Forme magique") qui concourent à une posture d’autoglorification.

ce jusqu'à l'ultime à l'éblouissante supplique au seuil de la mort ("Time, Glentlemen Please").

Quant au "Peintre à la poupée", il s'avère en relation avec la douloureuse rupture amoureuse avec Alma Mahler à la suite de laquelle il fait réaliser une poupée grandeur nature à l'effigie de celle-ci et qu'il surnomme "le fantôme tyrannique".

Cet objet transitionnel, qui figure sur la toile "La Source" et des photographies est analysé comme une thérapie contre l'effondrement mélancolique et, par certains, comme un instrument performatif avant-gardiste qui évoque l'inquiétante étrangeté de "Les jeux de la poupée" de Hans Bellmer.

A ne pas rater les aquarelles sur éventail destinés à pour Alma Mahler qu'Oskar Kokoschka considérait comme des lettres d'amour sous forme d'images et son oeuvre graphique avec, entre autres, les cycles lithographiques d'après une cantate de Bach et celui inspiré du roman "Pan" de Knut Hamsun et les affiches de celle de 1910 pour la promotion de la revue berlinoise Der Sturm à celle Jeux olympiques de Munich de 1972 en passant par celles fustigeant la guerre d'Espagne.