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On a island  (Capitol Records / Emi)  mars 2006

La vodka fait oublier, oublier le passé et la journée, l'inséparable et le dominé, l'amour et le désespoir, puis... puis... David Gilmour.

Il y a des personnes qu'il est préférable d'oublier, car elles resteront dans une petite parcelle de notre inconscient, elles ont pu nous forger et ne nous quitteront jamais. Puis oublier, c'est le seul moyen de faire mieux que le passé.

Quel jeune guitariste pourrait assumer son solo s'il pensait à Hendrix, un riff tueur s'il a Page en tête. Gilmour pourrait rentrer dans ce panthéon des guitaristes. Merde, Pink Floyd c'était pas rien, peut être une grosse blague, mais pas rien quand même. Il y a chez moi un vinyl de 1973, un Dark Side Of The Moon original, une petite perle pour tous les possesseurs d'I Pod.

Alors pourquoi mes parents avaient-ils choisi d'acheter cet album? Parce qu'ils étaient babas comme la majorité de la France à cette époque, qu'en province on ne connaissait certainement pas le mot Punk, surtout pas en 73 alors que c'était le début du truc. Non, c'était bien l'époque Pétard et Psyché, les deux P.

Alors non, ça vaut vraiment mieux oublier, car c'est insoutenable : mes parents en pantalons pattes d'éf, les tongues et les interminables clichés d'orchidée de mon père, lui qui devait se rêver artiste contemporain... Non, tout cela n'est pas possible. Pink Floyd c'est tout cela, cela puis le Pulse de mon enfance, mais cela je vous l'ai déjà raconté.

Alors Pink Floyd s'impose comme une référence quand on commence à écouter de la musique, c'est l'un des gros groupes, et c'est la première bio que l'on lit. La moins chère et la plus petite reste la Librio Musique de François Ducray, celle qui vous raconte une histoire atroce pleine de Roger Waters et Rick Wright virant Syd Barrett de son propre groupe après un unique album The Piper At The Gates Of Dawn. Une histoire où les gros show ne s'ont fait que pour rapporter un max de thunes à un groupe qui n'a même plus l'envie de jouer. Une sale histoire tout cela.

Mais la figure de Gilmour, le jeune Gilmour et son recroquevillement sur sa guitare, n'osant à peine regarder le public les yeux rivés sur ses mains. Une histoire de doigt qui s'écrase sur un manche de bois chaud, d'ongle s'accrochant au corde d'une guitare... l'homme timide et sensuel par excellence, un jeune anglais du baby boum, de son vrai non Dave Gilmour... oui, une histoire qui a un peu près ce goût là.

C'est ce guitariste qui deviendra légendaire. C'est à lui que l'on doit le culte que porte toute personne de 50ans à Dark Side Of the Moon, la légende du son spatial, astral même. Le culte de cet album, le summum de la musique à écouter pour être inspiré pendant divers ébats sexuels. Peut être ce parce que ce disque tombe pile poil sur l'année des 18 ans des parent de ma génération. Non parce que honnêtement, baiser sur Darck Side of the Moon, on a pas idée : si tout homme se croyait intelligent en cambrant le bassin comme Gilmour tend les cordes de la guitare, toutes les femmes de 50 ans aujourd'hui auraient leur clitoris sous le menton.

Mais Gilmour est reconnu pour cela, l'intro dinosaure qui crie de "Sorow" ou le solo de "Another Brick in the wall". D'ailleurs Freud aurait certainement dit que cette manière de faire crier cette guitare venait du fait que le jeune Gilmour ne faisait pas beaucoup crier les femmes, c'est la sublimation vous savez. Puis il y a aussi des chansons sans guitare ni complexe sexuel, "High Hopes", Cette chanson fait ressortir tout le spleen enfoui en nous, les quelques cloches sonnant sans sens aucun, le bourdonnement, le chant des oiseaux... puis arrivent les trois accords de piano, le temps d'une mesure et demie, répétée quatre fois. Puis c'est la voix de Gilmour qui gronde sur les couplets, consolant sur les refrains... Magnifique chanson.

Mais bon, Pink Floyd c'est fini, puis Flamand Rose comme nom de groupe c'est complètement naze. Arrêtons de disserter sur cette magnifique note en trémolo qui se trouveàa trois minutes deux seconde dans "Another Brick".... Buvons, oublions le Floyd (ça sera pas si dur que cela) et penchons nous sur le présent: L'album solo de Gilmour, On an Island qui est complètement dans l'air du temps : ... le revival!!

Bon alors déjà oublié le Floyd ça va être dur quand dès la pub TV on nous crie à tue tête "le son de Pink Floyd". Oui on est vraiment mal barré. Puis bon, dès les premières notes, c'est bien la guitare hyper chiante qui est la avec son gros son de boeing 747 qui décolle, puis les "clics" du sonar et tout le tintouin, même les cloches et des feux d'artifice ! Bref, il y a des violons et ça ça change un peu, mais à part ça !!!

Alors on retrouvera tout au long de l'album les sonorités sur-entendues, les bends à tire larigot, la voix suivant la mesure de la valse, les nappes de bruit "bizarre". Et je vous parle même pas du morceau "On an Island" ! Devinez qui fait les chœurs ! David Crosby et Graham Nash, les chanteurs les plus chiants de tous les temps, les hommes inécoutables si Neil Young ne leur compose pas leur chanson. Je crois que Crosby, Still et Nash sans Young... vaut mieux oublier ça aussi.

Alors l'histoire tient-elle uniquement d'une nuit des morts vivants rock and roll?

"The Blue" avec son harmonica est assez douce pour endormir les enfants, tout comme l'était la B.O du "Grand bleu", ça fait toujours économiser une baby-sitter. "Then I Close my Eyes" pourrait même vous endormir vous, le titre de la chanson semble tout à fait vous y inviter en plus. Bonjour Gimour, adieu somnifère...

Soyons clair, l'album n'est pas si affreux que cela, il est juste décevant car il est terriblement prévisible, c'est du pré-entendu, de la suite logique de Pink Floyd. Il y a quelque chose de sympa dans le "This Heaven", son coté blues, guitare folk et batterie qui encre bien le tempo... mais bon, des gens font cela cent fois mieux que David Gilmour!

Cet homme a peut être tout simplement vieilli et moi j'ai peut être trop grandi. C'est un bel album à acheter à ses enfants, ils s'imagineront de belles images dessus, créeront toutes les histoires de volupté qui peuvent leur passer dans la tête. Et surtout ils verront cette île que Gilmour veut leur montrer. C'est un havre de paix offert à tout ceux qui ne connaissent pas le passé, qui ne vivent pas avec le passé ; les autres se sentiront tout simplement pris pour des cons qui ne connaissait pas Pink Floyd même dans sa plus mauvaise période.

C'est tout, il y a des groupes qui sont durs à quitter, Pink Floyd en est un pour ses membres... Demandez à Syd Barrett...

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Remember that night - Live at the Royal Albert Hall de David Gilmour
La chronique de l'album Luck and Strange de David Gilmour

En savoir plus :

Le site officiel de David Gilmour


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