J’ai un peu honte de vous l’avouer mais je dois bien reconnaître que je ne connais pas grand-chose de l’histoire chinoise. Alors la publication d’un ouvrage sur la Cité interdite, la cité aux mille secrets, ne pouvait qu’attirer ma curiosité.
C’est donc en compagnie de Bernard Brizay, un historien qui connaît très bien l’histoire de la Chine que je me suis aventuré cette dernière semaine, autour de son ouvrage, Petite et grande histoire de la Cité interdite.
Derrière ses murs pourpres, la Cité interdite de Pékin renferme bien des secrets. Et pour cause, inaccessible au public (ce qui explique son nom), cet inestimable palais médiéval, de dix fois la taille de Versailles, fut la résidence des vingt-cinq empereurs des dernières dynasties chinoises, Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912). Leur famille et leur cour ne sortant qu’en de très rares occasions de cette "ville dans la ville", toutes les décisions politiques et administratives étaient prises en son sein, alimentant l’aura d’un lieu mystérieux à l’écart du monde terrestre.
Avec cet ouvrage, l’auteur nous embarque au cœur de la cité étoile, représentation symbolique du pouvoir absolu de ses illustres occupants. Il nous propose des récits concernant les différents souverains et leur exercice du pouvoir mais il nous permet surtout de voir la vie quotidienne de cour, ses intrigues tortueuses, ses complots nombreux mais aussi ses rituels, les hiérarchies présentes et son cérémonial ambivalent.
L’ouvrage nous parle aussi de l’administration de cette Cité interdite, de l’importance des eunuques, pièces maîtresses de la bureaucratie impériale qui assurent à la fois le rôle de conseillers, d’hommes de confiance auprès des souveraines et concubines, mais aussi des maîtres espions.
S’ouvrant sur quelques cartes, on en retrouve aussi à la fin avec une chronologie aussi, l’ouvrage est construit autour de grandes parties nous parlant de la Cité interdite sous la dynastie Ming puis sous la dynastie Qing. Chacune des deux parties se compose de nombreux chapitres dans lesquels la difficulté reste d’assimiler ou de tenter d’assimiler les nombreux noms chinois.
On découvre l’origine de la ville de Pékin, le chantier titanesque que fut la construction de cette Cité interdite, comment s’organise la partie officielle de cette cité puis la partie privée. L’ouvrage s’intéresse aussi aux impératrices chinoises, aux épouses et concubines avec des passages très intéressants sur la polygamie, l’éducation sexuelle des empereurs, les rituels autour de la chambre à coucher.
Evidemment, la vie des différents empereurs est bien présente, qu’il soit resté dans la légende comme des grands empereurs ou qu’on les considère comme des empereurs fainéants. Le passage d’une dynastie à une autre est raconté, ici avec la chute des Ming et la transition dynastique mouvementée avec l’arrivée de la dynastie Qing. On y découvre aussi la vie de cour dans l’empire chinois, les dames, les servantes, les grands banquets, les cultes religieux, la musique et le théâtre.
La fin de l’ouvrage est consacré à Cixi, l’impératrice de Chine qui connut un destin incroyable puis à Puyi, le dernier empereur de la dynastie Qing. On voit enfin comment les écrivains français voyaient la Cité interdite.
Cet ouvrage de Bernard Brizay est donc pour moi une excellente entrée dans l’histoire de la Cité interdite et l’histoire de la Chine. Très complet, très précis dans tout ce qu’il aborde, la lecture n’est pas fastidieuse du tout, l’ouvrage se lit très facilement, même pour un novice comme moi de cette histoire chinoise. Je ne regrette donc pas de mettre plongé dedans, je sors curieux de cette lecture avec l’envie d’en connaître encore davantage sur la Chine. |