Le Musée de l'Homme ouvre sa saison muséale 2023 avec deux expositions quasi concomitantes sur l'art de la Préhistoire et sa mise en résonance avec la création artistique moderne et contemporaine dont l'une, "Arts & Préhistoire" comporte également une finalité didactique à l'égard de l'art paléolithique.

L'autre, "Picasso et la Préhistoire", inscrite dans le cadre de la "Célébration Picasso 1973-2023" initiée par le Musée national Picasso-Paris à l'occasion du 50ème anniversaire de la mort de l'artiste, opère un focus sur l'inspiration de la Préhistoire comme source d'inspiration picassienne.

Le commissariat est assuré par Cécile Godefroy, Patrick Paillet et Eric Robert, respectivement responsable scientifique du Centre d'Etudes Picasso, chargé de conservation au Musée de l'Homme et maître de conférences du Muséum national d'Histoire naturelle.

Et, leur propos inscrit dans la perspective de "la permanence et de transcendance de l'art" est illustré notamment par la sélection d'une quarantaine d'oeuvres de Picasso, significatives à cet égard dont deux toiles exceptionnelles "L'acrobate bleu" et "Femme lançant une pierre".

Picasso et l'art des origines

L'influence des arts premiers pour Picasso, comme pour nombre de ses contemporains, soutient une muséographie récurrente ainsi l'exposition "Picasso primitif" au Musée du Quai Branly en 2017.

Celle de l'art préhistorique a été, en l'espèce, suscitée par la présence notamment d'ossements dans l'atelier de Picasso,qui constitue le point dé départ de leur réflexion avec pour fil rouge la résonance esthétique qui se déploie dans un parcours thématique à la scénographie sobre et fluide de Gaëlle Seltzer.

Ainsi les galets ornés de dessins de Picasso renvoient aux fragments d'os gravés et aux ornements animaliers des objets mobiliers qui concourent à la connaissance du au bestiaire préhistorique avec le mammouth, animal emblématique de la peinture pariétale paléolithique dessiné avec un trait épuré comme celui du taureau l'animal totémique de Picasso.

Autre appariement,dans le registre de la représentation de la figure féminine comme une femme voluptueuse avec un un corps aux volumes hypertrophiés au modelé commun avec celui des statuettes telle la Vénus de Lespugue.

Et ces Vénus préhistoriques considérées comme des déesses primitives dialoguent avec les déesses modernes de Picasso ainsi le bronze "Femme", le "Buste de femme" en pierre et le plâtre "Tête de femme de profil".

Sont égalment présentés les bronzes "Baigneuse allongée" et "Femme assise dans un fauteuil" ainsi que la "Vénus au gaz".

Enfin, la section titrée "Empreintes et abstraction" apparie l'encre de Chine "Profils féminins sur main découpée", l'empreinte de la main de Picasso et son moulage en plâtre avec des relevés de main cernée de rouge réalisés in situ dans les grottes au début du 20ème siècle.

En préambule à la visite, à voir en vidéo l'exposition "Préhistoire, une énigme moderne" au Centre Pompidou en 2019 en visite commentée par une commissaire