Comédie dramatique de Jean-Roch Miquel, mise en scène de Camille Plantevin, avec Maxime Berdougo, Margaux Gorce et Jean-Roch Miquel.
Avec "Au Jour de la Colère", reprenant les termes d'une sentence biblique et hybridant les thèmes du jugement dernier, de l'expérience de mort imminente déclinés à l'aune des technologies managériales et de la possible deuxième chance, Jean-Roch Miquel propose un opus sur la potentielle liberté dans les choix de vie.
Il indique l'avoir élaboré comme une machine à jouer qui, en l'occurrence et telle une pièce à sketches, s'avère une formidable machine à jouer pour trois acteurs par sa succession de scènes ressortant à différents genres théâtraux pour décliner l'examen de conscience à laquelle est soumis un futur trépassé.
Dans un purgatoire clinique, celui-ci, présenté comme le champion des occasions ratées, est accueilli par deux officiants qui vont mener la procédure selon un protocole consistant à se remémorer, et à rejouer, quelques événements de sa vie qui ont été ou auraient pu être déterminants.
Il en résulte une partition à l'écriture enlevée et aux dialogues alertes dont Camille Plantevin assure la mise en scène efficace dans un espace scénique clinique à la scénographie minimaliste, quelques cubes multifonction, des bruitages et une projection vidéo pour la mise en situation.
Au jeu, Maxime Berdougo, en charge du rôle du principal protagoniste ballotté entre amour inaccompli, rêves brisés et injonctions familiales, sociétales et professionnelles, Margaux Gorce et Jean-Roch Miquel, en mode multi-rôles pour camper tous les autres personnages, assurent la réussite de cette entreprise du "tout en un" qui entrecroise, sous obédience d'un réalisme à l'humour décomplexé, la gravité dramatique et la légèreté de la comédie.