Le Musée Marmotan Monet présente une exposition consacrée au Néo-Romantisme, considéré comme le premier mouvement post-moderne, qui a émergé à la fin du 19ème siècle et essaimé dans tous les arts.
Programmée par la nouvelle directionex du lieu assurée par Erik Demazières et intitulée "Néo-Romantiques - Un moment oublié de l’art moderne 1926-1972", elle a été inspirée par l'essai éponyme de l'écrivain et critique culturel Patrick Mauriès
Et celui en assure le commissariat avec une sélection d'une centaine d'oeuvres des artistes qui, en réaction au modernisme, affirmèrent leur attachement à la figuration tout en s'écartant du naturalisme et du réalisme.
Christian, Pavel, Thérèse... et les autres
A défaut d'approche tant synthétique, analytique ou réflexive, la monstration ne se déploie pas en un parcours didactique mais en accrochage à la manière d'un pêle-mêle avec une section distincte par artiste avant in fine un bref melting-pot sur les dessins de décors et de costumes de théâtre.
Souvent qualifié de constellation ou de nébuleuse, le mouvement du Néo-Réalisme dépourvu tant de manifeste théorisant que d'unité stylistique, résulte d'affinités électives acquises lors d'une formation commune à l'Académie Ranson sous la houlette des peintres nabis Edouard Vuillard, Felix Vallotton et Maurice Denis*.
Et d'amitiés particulières entre artistes mondains qui fréquentent les cercles, tel celui de Jean Cocteau, et cénacles du Tout Paris des années 1930-40 représenté dans le tableau "L'Ensemble**" de Francis Rose qui introduit l'exposition.
Le commissaire a retenu le sextet qui a été médiatisé par l'exposition impromptue se déroulant en février 1926 à la Galerie Druet dont certains connu du grand oublic tel Christian Bérard et son modernisme excentrique teinté de maniérisme qui acquiert la notoriété dans le domaine des arts décoratifs, de la mode et des arts du spectacle.
Deux expositions - "Christian Bérard - Excentrique Bébé" au Nouveau Musée National de Monaco et "Bérard - Au théatre de la vie" au Palais Lumière à Evian-les-Bains - lui ont été dédiées en 2022.
Et à chacun son style pour une peinture que le commissaire qualifié de "peinture de la mélancolie, de l’exil et de la nostalgie" aux résonances diverses dont celle avec le post-impressionnisme pour Thérèse Debains et les paysages éthérés à la palette pastel d'Eugène Berman.
Aux antipodes du surréalisme de son frère Eugene Berman, dont la toile "Sunset (Medusa)" a été retenu pour l'affiche, qui n'est pas sans évoquer celui de Giorgio de Chirico
et du médiévisme des oeuvres de Kristians Tonny présenté avec celles de François Rose.
Avec une chromatique sombre qui est celle des personnages de Paul Tchelitchew.
* l'exposition "Les Nabis et le décor" au Musée du Luxembourg en 2019
** à partir de la gauche : Madame Wellington Koo, Emmy Sommermann, Henry-Russell Hitchcock, Natalie Barney, Diana Varé, Serge Lifar, George Maratier, Francis Rose, Christian Bérard, Pavel Tchelitchew, Alice B. Toklas, Gertrude Stein, Jean Cocteau, Louis Bromfield, Tyrone Power, Virgil Thomson, Francis Picabia et Billy Mayor |