Comédie de Xavier Martel, mise en scène Gilles Dyrek, avec Florent Aumaître (u Julien Héteau), Jérémy Malaveau, Xavier Martel et Manon Rony (ou Marie Le Cam).
Un intérieur vieillot aux murs décorés d'assiettes. Dans la maison du père qui vient de décéder, la fille et les trois fils se retrouvent car tous les détails sont à régler : le choix du cercueil, la cérémonie, la musique pour l'église, le cercueil, l'héritage...
En attendant, le cadavre a été descendu à la cave où il est conservé au frais enroulé dans un rideau et posé sur un hamac.
Entre l'aîné coincé-catho, le comédien qui ne travaille pas, celui qui vivait dans la maison et la seule fille dont le mari n'a pas voulu venir, l'ambiance s'annonce électrique. Ils ont entre 30 et 45 ans et la confrontation de leurs caractères antagonistes ne sera pas forcément simple.
Avec "Une bonne bière", dans la lignée des spectacles du Splendid de la grande époque, Xavier Martel a écrit une comédie décapante où les répliques s'enchaînent à vitesse grand V.
La réunion de ces personnages aussi liés par leur histoire familiale qu'ils sont éloignés par leurs parcours respectifs donnera lieu à une jubilatoire soirée ainsi qu'à la révélation de secrets enfouis.
Xavier Martel a produit une pièce équilibrée, à la fois caustique et tendre, que Gilles Dyrek dans une mise en scène talentueuse met en valeur en faisant ressortir tout le tragi-comique et en dirigeant le quatuor de comédiens en osmose avec habileté.
"Une bonne bière" est avant tout une pièce de comédiens, avec une partition qui leur permet de montrer tout leur potentiel. Manon Rony, excellente, est d'une justesse absolue du début à la fin. Xavier Martel est grandiose en catholique coincé qui dévoile ses failles. Jérémy Malaveau est désopilant en comédien qui galère.
Enfin, Florent Aumaitre est irrésistible dans le rôle de Rico, naïf et enthousiaste, à qui il donne une touchante humanité.
Une comédie universelle teintée d'une indicible nostalgie aux personnages attachants qui fait passer un très agréable moment. |