Ambiances sombres, teintes métalliques, le nouveau disque d’Ichliebelove a quelque chose de crépusculaire. Certains diront qu’il ressemble à notre époque, en tout cas terminé l’hédonisme, si tant est que l’on puisse parler d’hédonisme pour le précédent Wax & Wane sorti en 2015.
Il y a quelque chose d’organique dans cette musique électronique, synthétique, quelque chose de lancinant également, comme une cheminée inexorable, mais de traverse.
Il y a de l’expérimentation sonore chez Ichliebelove, une façon de jouer avec les timbres, l’environnement et le traitement sonore. Et, si Philippe Raimond ressemble à un laborantin, il porte plus la chemise rouge, la cravate noire et le pantalon gris à pinces que la blouse blanche. Avec Alice Champion (magnétique) et Manuel Duval, ils cultivent une musique aux accents souvent minimalistes ou répétitifs, un groove électronique froid, implacable, des refrains pop bercés d’une lumière parfois mélancolique, une musique tribale donc transcendantale, donc dansante également.
On s’attachera ici autant aux grandes lignes (sinusoïdes mélodiques, rythmiques, les basses....), à une esthétique des machines (n’oubliant pas la pop, le rock...) qu’au regard dont on n’arrive jamais à savoir si il est distancié ou pas ("De la viande" par exemple) et aux nombreux petits détails. Et si le diable s’y cache, nous nous y trouverons, autant que dans l’enveloppe générale, notre bonheur...
# 13 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher
Le replay de la MAG#91, du théâtre, du cinéma, de la musique, de la littérature, c'est parti pour notre sélection de la semaine...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.