Voilà déjà le retour d'Arthur Nerserian, auteur découvert l'année dernière avec le très surprenant Fuck up, complètement déjanté mais terriblement addictif. Fuck up avait connu un joli succès, ce qui explique l'arrivée si rapide d'un second ouvrage pour l'auteur new-yorkais.
Dogrun est donc le second roman de l'auteur, une nouvelle odyssée urbaine déjantée qui continue de rendre hommage aux vrais new-yorkais avec beaucoup d'humour, porté cette fois par une héroïne féroce à contre pieds des clichés.
Quand Mary revient un soir dans son appartement de l’East Village, elle n’est pas surprise de trouver Primo, son nouveau petit ami, avachi devant la télé. Mais lorsqu’elle comprend qu’il est mort, une toute autre histoire débute. Avec le chien de Primo sur les bras, elle va tenter de retrouver les proches du défunt, et alors qu’elle parcourt les rues de New York, ses rencontres étonnantes lèvent le voile sur celui qu’elle connaissait bien mal. Mary, avec sa meilleure amie Zoe, ses petits boulots, son groupe de punk très amateur et une galerie de copains peu recommandables, va aussi en apprendre beaucoup sur elle-même.
Une fois encore, l'auteur n'hésite pas à reprendre une formule qui marche, à savoir celle de nous proposer de nouveau une histoire complètement barrée et déjantée au cœur de l'underground new-yorkais. On n'est donc absolument pas dépaysé par rapport à son roman précédent pour ce qui est du style.
L'auteur ne manque pas d'imagination concernant la vie de Mary. Sa plume est toujours autant incisive et amusante à souhait. Au travers de Mary, de sa vie, de ses tourments, de ses amies et de ses rencontres, l'auteur nous dresse un portrait cynique et acéré de notre société. On est bien loin du romantisme classique avec Mary qui a l'art de se retrouver dans des situations intenables ou loufoques. L'humour est toujours très présent, utilisé avec brio pour analyser parfois des thèmes denses et profonds de notre société et de nos vies.
C'est donc un ouvrage divertissant que nous propose l'auteur tout en nous invitant à réfléchir, une fois le rire terminé. On passe un bon moment en compagnie de Mary, de ses acolytes et du chien de Primo. C'est bien là l'essentiel quand on a un ouvrage entre les mains. |