"Et merde !!" se dit-il, "Encore un groupe en "The", usant le fillon du wok'n'roll juvénile jusqu'à la corde."
The Kooks...avouez qu'il y a moyen d'avoir peur à la simple évocation de ce patronyme choisi, on le suppose, pour attirer un public friand de cette vague, que dis-je ce tsunami, qui déferle dans les bacs de nos disquaires.
Ce n'est pas l'écoute du tubesque "See the world" qui nous contredira. Pourtant, quelque chose cloche. Ce titre pop rock, véritable hit en puissance, ne rentre pas vraiment dans ce que l'on a l'habitude d'entendre de la part de ces groupes. La grosse caisse va trop vite, la voix se permet des écarts peu communs. Serions nous en face d'un bon groupe? Les titres défilent et un constat s'impose: difficile de cataloguer The Kooks. De la pop song de base "Ooh la", au titre reggae rock évoquant les Clash "Match box", en passant par le pop rock briton typé Blur ou Supergrass de "Sofa song", les anglais brassent large et proposent une musique variée, qui lorgne largement du côté du rock anglais des 80's ("Eddie's gun", "You don't leave me", "I want you back").
On retient l'excellent "Jackie big tits", au intonations très rocksteady et à la basse groovy, "Time awaits", qui nous plonge dans un spleen soul dépaysant, avant de prendre des allures de morceau rock roots, où la voix se permet des délires reggae réussis, et bien d'autres morceaux. The Kooks c'est aussi la voix de son leader Luke Pritchard qui, tout en restant bien calibrée pop rock anglaise, navigue habilement entre fougue juvénile et mélange des genres, pour donner plus de relief à la musique.
Une très bonne surprise, qui risque d'être vite classé "nouvelle sensation rock" (le look du groupe et son label Virgin n'y sont pas étrangers), mais qui vaut bien plus que cela. |