Après
plusieurs années d’absence, le retour du Révérend
Manson était attendu comme le Messie. Suite à la reprise
(plutôt mauvaise) de "Tainted Love", on s’attendait
au pire, mais Brian Warner a tenté de nous rassurer,
en nous annonçant ce nouvel opus comme un "bond en avant dans le
domaine artistique" , ou encore comme "mon meilleur album, et de loin
le plus abouti" . Certes, on le sait depuis des années, le Sieur
est un maître en marketing…
Une fois l’album en mains, c’est une certaine déception
qui s’empare de nous. L’imagerie a une fois de plus changé
depuis le dernier album, mais la capacité qu’avait le groupe à
se renouveler à chaque disque (à la façon d’un Bowie)
se trouve ici épuisée, et bien que l’esthétique reste
très soignée, les poncifs du groupe sont ici restitués
à l’identique. Pour preuve le single "mOBSCENE",
qui reprend point par point la rythmique de "Beautiful People"
et "The Fight Song" . Et oui, après le Glam de "Mechanical
Animal" et le Goth de "Holy Wood" ,
Marilyn Manson retourne au métal, pour un album comportant seulement
2 titres calmes…
Outre ces mauvaises surprises, force est de constater que le remplacement de
Twiggy par Tim Skold (ex-KMFDM) apporte son
lot de changements, notamment en ce qui concerne les arrangements électroniques,
plus poussés. Puis il y a LA surprise qui sauve le disque entier, "The
Golden Age of Grotesque" et son ambiance cabaret ultra décadent,
morceau durant lequel on explore des capacités vocales insoupçonnées
de Marilyn Manson, notamment lorsqu’il passe brutalement des aigus aux
graves. Le groupe a aussi tenté de s’essayer au Trip-Hop avec "Para-Noir",
qui nous assène une ambiance lancinante menée par un chant féminin
(Dita Von Teese) surprenant. Il est alors dommage de constater
que ces nouveautés là ne sont pas plus exploitées par le
groupe.
Bref, cet album n’est pas décevant en soi, mais trop de changements
nous étaient annoncés pour finalement nous proposer un disque
on ne peut plus basique pour du Manson. Reste à confirmer cela en live,
car le côté esthétique semble plus poussé que jamais
(preuve en est le court métrage d’excellente facture présent
sur l’édition limitée de GAOG).
|