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Interview pour Radio Evasion  (Brest)  27 juillet 2006

Le 27 juillet, les Hurlements d’Léo faisaient escale à Brest pour un concert gratuit dans le cadre des Jeudis du Port.

A la sortie des balances, Benziz et Jojo ont pris le temps de répondre à quelques questions et ainsi revenir sur le dernier album du groupe, Temps suspendu.

Avant toute chose, il est peut-être utile de retracer brièvement l’histoire du groupe.

Benziz : Ça fait dix ans qu’on a commencé maintenant. Le premier album est sorti en 1999, "le Café des Jours heureux". Et puis, voilà de fil en aiguille, on se retrouve sept ans après au quatrième disque personnel. On a fait aussi deux albums en collaboration : un avec les Ogres de Barback ("Un air deux familles"), l’autre avec les 17 Hippies ("Hardcore trobadors"). On a fait un live aussi ("HDL"). Et là on a sorti notre quatrième album, "Temps suspendu", au mois de mars dernier. Voilà pour ce qui est de la discographie

Le groupe s’est formé sur l’initiative de nos deux chanteurs guitaristes et au détour des rencontres, le collectif s’est forgé. Et puis, on a vite fait beaucoup de kilomètres, beaucoup de concerts qui nous ont permis de voyager outre frontières. On est même allé jusqu’en Bretagne… Ça fait dix ans cet été, on continue notre bonhomme de chemin.

Revenons sur le dernier album, "Temps suspendu". Il semble que vous avez travaillé différemment tant au niveau de la composition et de l’écriture que de l’esprit même.

Jojo : Carrément. On a un peu mis en pratique tout ce qu’on écoute depuis le début finalement. Et la grosse différence aussi par rapport aux précédents, c’est le temps de travail avant de rentrer en studio. On a passé beaucoup plus de temps à préparer, à réarranger plusieurs fois chaque morceau.

Benziz : Plusieurs fois certains morceaux ! On s’est donné le temps avant de rentrer en studio alors que jusqu’à maintenant, on avait souvent la date de rentrée en studio et c’était un peu comme un couperet. On était donc plus ou moins prêts selon les fois. Il y a eu une vraie volonté quand on s’est retrouvé à l’issue de cinq mois de pause consécutifs à la tournée de "Ouest terne", qui était une tournée assez marathon. Cinq mois de pause qui ont permis de penser à autre chose pendant quelques temps et d’alimenter les nouvelles compos, d’avoir des idées chacun de notre côté.

On les a mises en commun à partir de janvier à l’issue d’une petite tournée en Russie qui était, ma foi, sympathique. Tout le monde avait une envie d’essayer des choses différentes, que ce soit par l’instrumentation ou même par le type de composition. On s’est donné le temps, six mois, avant de rentrer en studio. A chaque album, on a essayé des méthodes sensiblement différentes. Pour l’instant, c’est peut-être celle qui a le plus convenu au groupe et le résultat est le plus fédérateur dans le collectif

Un peu à l’image de la pochette de l’album ?

Jojo : Parce que ça représentait bien cet esprit, on a bien voulu cette pochette où on nous voyait.

Benziz : En train de travailler dans notre local.

Avant chaque album, vous posez-vous la question de poursuivre, de voir si l’envie est toujours là ?

Benziz : C’était le cas pour celui-là. Ça l’était moins avant.

Jojo : La tournée avait été bien épuisante.

Benziz : Tu te poses des questions que tu ne t’étais pas forcément posées jusque là. Le break fait du bien.

Jojo : Et la mini tournée en Russie, histoire de voir si on avait envie de repartir ensemble, a fait du bien aussi. Donc du coup, voilà.

La Russie, c’est un peu une constante, vous y retournez souvent.

Jojo : Ouais, quand on peut.

Benziz : On y serait bien retourné cette année mais il y a des financements qu’on avait obtenus jusque là, qu’on n’obtiendra pas. Mais c’est vrai, on y va régulièrement. C’est un peu toujours les mêmes gens qui nous reçoivent, on va toujours dans les mêmes endroits. On commence à avoir nos repères, en tout cas pour ce qui est de Moscou et Saint-Pétersbourg.

Si on se réfère au DVD bonus de l’album "Ouest terne", ça semble assez festif.

Jojo : C’est assez festif !

Benziz : Tout notre entourage en général a trouvé les images assez festives.

Les concerts et les voyages sont deux choses importantes pour le groupe. Vous avez tourné en Russie, au Japon, en Australie, en Europe de l’Est, en Afrique... C’est important de vous confronter à d’autres publics ?

Jojo : Ouais et puis ce sont des gens qui ne connaissent pas du tout. Ils n’ont jamais entendu la musique. C’est une manière différente d’aborder le concert par rapport aux concerts en France.

Benziz : Ça projette quelques années en arrière où le public était un peu moins acquis, voire carrément moins acquis…

Tu penses au public de bar dont il faut attirer l’attention et l’intérêt ?

Benziz : ça se passe plutôt bien en général en France ou ailleurs. On revendique nous même une genèse autour du bar, on aurait peut-être mauvaise grâce de gueuler après ceux qui restent au comptoir. On s’est peut-être détachés du comptoir au fur à mesure des années, en tout cas dans les thèmes qu’on aborde, dans la musique qu’on fait peut-être aussi.

Jojo : Pas forcément dans la réalité

Benziz : Pas forcément dans la réalité, ouais. Mais ça, c’est le côté coulisse, on s’en fout. The show must go on !

Jojo : Bien sûr, bien sûr !

Une des particularités du groupe est d’avoir deux chanteurs principaux (Laurent et Erwan). Comment s’opèrent la composition et l’écriture des chansons ?

Jojo : En gros celui qui chante, c’est celui qui écrit le texte en général.

Benziz : Sur le dernier album, l’écriture des textes est plus personnelle comparée au début. Ils sont écrits d’un bout à l’autre par la même personne, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Au même titre qu’on a évolué et progressé dans la musique, sur l’écriture du texte aussi ça a un peu évolué. Au début, il y avait des textes où chacun écrivait un couplet. Ça se fait peut-être un peu moins, même si ça peut encore se faire.

La composition reste collective même s’il y a une idée souvent qui est amenée avec le texte ou une musique sur laquelle on essaie de coller un texte déjà écrit par l’un ou par l’autre.

Et puis, il y a une autocensure au niveau des auteurs, qui proposent certains de leurs textes, qu’on choisit ou pas de développer ensemble, de travailler ensemble. Pour cet album, il y avait pas mal de matière et c’était une matière assez variée. On était contents quand on s’est retrouvés de voir qu’il y avait des idées, souvent différentes de ce qu’on avait pu faire jusqu’à maintenant. C’était motivant.

Comment s’effectue le passage du studio à la scène ? La démarche a, semble-t-il, été différente pour "Temps suspendu". Pour les précédents albums, l’énergie de la scène contribuaient à la composition et aux arrangements des chansons.

Jojo : On ne les a pas forcément plus joués sur scène avant. Par contre ce qui a changé, c’est qu’on a arrêté de se dire qu’il fallait absolument que ça sonne live. On s’est dit : on fait les trucs et puis on verra après. S’il faut réarranger, on réarrangera après.

Benziz : On ne les a pas tant réarrangées que cela finalement. En fonction du jour de l’humeur, les morceaux sont plus ou moins… Il suffit de changer un petit peu le tempo pour qu ça soit un peu plus rock.

Concernant la production de l’album vous avez travaillé seuls ou fait appel à quelqu’un ?

Benziz : Réponse B. On a fait appel à Reptile qui bosse en général dans les studios parisiens et qui, ces derniers temps, a fait beaucoup de hip-hop. Il avait fait du hip-hop déjà avec NTM sur leur premier album, il a fait un morceau sur le dernier Saïan Supa Crew. Il a également bossé avec Marousse, les Ludwig von 88…

Jojo : Il a fait Houlala des Ludwig c’est quand même la légende. Et Sergent Garcia aussi.

Benziz : Il est venu avec un pote à lui qui est assistant de studio. Ils sont descendus tous les deux. Ils ont passé trente jours non stop sans sortir du studio, enfin pour ce qui était des prises.

Jojo : Ils faisaient dix pas pour aller dans leur chambre.

Benziz : Ce n’est pas qu’on n’était pas satisfait des gens avec qui on a travaillé jusque là. A chaque fois, on a changé. On n’est vite pas satisfait d’un album. A mon goût, c’est bien de changer. Après quelques mois de recul, on est plutôt très contents de leur travail. C’est aussi lié à la façon dont on l’a préparé. C’est le disque dont on est lassés le moins vite pour l’instant.

Jojo : C’est le côté travail mais c’est le côté humain aussi. On les connaissait très peu tous les deux et on s’est super bien entendu. Ça s’est fait dans une ambiance vraiment très agréable, détendue, chaleureuse. Et ça y fait aussi.

Justement pour conclure, revenons sur les relations humaines. Vous partagez, au-delà de la scène, un esprit commun avec beaucoup de groupes (Ogre de Barback, Debout sur le Zinc, K2R Riddim…) dont vous vous sentez proches. Vous avez d’ailleurs monté une tournée commune avec les Ogres sous le chapiteau Latcho Drom. C’est important pour vous, ces connexions ?

Jojo : Ce sont les potes, y’a même des amis dedans. Au fil du temps, ouais. Après, ce n’est pas, évidemment, avec tous les collègues en général. Mais ça fait partie des gens avec qui on a noué des relations très proches.

Benziz : K2R Riddim et Debout sur le Zinc, ce sont des gens qui sont venus faire des concerts sous le chapiteau à titre plutôt bénévole. On s’est rencontrés plus souvent. On a plus facilement rencontré les gens sous le chapiteau que sur une simple date, comme ça, où chacun est dans sa tournée. Les gens qu’on a croisés sous le chapiteau aux détours de différentes tournées, de différentes semaines, dans différentes villes, ce sont des relations un peu plus étroites qu’avec d’autres groupes.

Jojo : Il y a un rapport d’hospitalité en fait, puisque sous le chapiteau on était chez nous. On accueille les gens chez nous, ce n’est pas du tout la même chose. Quand tu as un algeco à côté d’un autre et suivant les horaires de la journée, tu n’as pas forcément le temps de te croiser. C’est vrai, le chapiteau a permis de nouer ce genre de relation.

Merci à Jojo et à Benziz

 

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Les Hurlements d'Léo en concert au Festival Solidays 2004 (samedi)

En savoir plus :

Le site officiel des Hurlements d'Léo

Interview réalisée pour Radio Evasion, radio de l'Aulne Maritime


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