Mièvre et pop, gentil et doux au toucher, la musique de The Submarines est dans l’air du temps. Un vent frais qui sent la Californie de Brenda Walsh et de Dylan Mc Kay, les mamies au Botox et les rockers d’MTV.
L’histoire de Blake Hazard (l’arrière petite fille de Francis Scott Fitzgerald) et John Dragonetti est à coucher dehors, dormir debout : composer un premier album narrant leur rupture et leur réconciliation. Et le tout avec un pur format pop-song radio edit que seuls les américains peuvent asséner au reste du monde sans paraître ridicule.
La philosophie du glad to be sad dans toute sa splendeur américaine, initiée par REM avec leur Losing my religion depuis culte. Mais philosophie ici poussée à l’extrême, qui, tout en rappelant l’excellent Gravy sorti voila peu, pêche un peu par son manque de conviction et ses voix hululantes qui ne trompent personne.
Blake et John restent fidèles, eux, à leur ligne de conduite et offre un album pop song avec guitares-saturés-mais-pas-trop, paroles douloureuses-mais-pleines d’espoir, rock intègre-mais-malgré-tout-commercial. Une théorie de la demie mesure un brin énervante sur la longueur, qui confère à l’album une tonalité Emo-rock du plus mauvais effet.
Une production irréprochable, une voix d’Amérique du Nord tout ce qu’il y a de plus parfait, du piano, des guitares, des triades à la Brian Wilson, des chœurs qui sentent bon sous les pieds. Un single parfait en ouverture ("Peace & hate", tout est dit) et un grain de Sheryl Crow sur "Brighter discontent". Soit.
Parfait en fond sonore, Declare a new state ne transcende pas l’âme, n’incommode pas l’auditeur, mais ne séduit pas. Exception faite de "Ready or not", pop song mi-triste mi-gai, aux sentiments partagés, taillée pour les college radios US. Sorti de cela, l’auditeur nage en plein Pet Sounds de supermarché ("Modern Inventions"), et sans les carillons.
Il faut attendre la deuxième partie de l’album pour enfin saisir quelques bribes de bonnes idées ("This conversation"). Il est hélas trop tard, le lait déborde de la casserole.
Un album tarte aux pommes pour homosexuels refoulés au pull en laine sur les épaules, ou sentimentaux habitant au 41 Melrose Place. Les deux peut-être. |