Comédie de Marc-Gilbert Sauvajon, mise en scène de Michel Bouttier avec Esméralda Marzo, Philippe Rambaud, Karine Kadi, Marie Burvingt, Jean Chmiel, Laurent Journo et François Aroulandom.
"13 à table" est un des grands classiques du boulevard qui, bien qu’ayant fêté son demi-siècle, n’a pas pris une ride. Cette comédie amusante en diable, basée sur un argument ténu qui tient en un chiffre dévoilé dès son titre, les affres d’une maîtresse de maison superstitieuse qui s’évertue, d’imprévus en rebondissements, à éviter le nombre fatidique de convives, a fait les beaux jours des scènes parisiennes avec notamment Marthe Mercadier.
Comédie de boulevard certes, éclats de rire bien sûr, mais à condition de connaître et respecter les règles du genre. Michel Bouttier a réussi son coup, pour preuve les rires qui fusent sur des répliques désormais archiconnues, et a réuni une distribution aussi judicieuse qu’épatante qui évite les écueils impitoyables que sont les effets faciles et redondants et la pause "applaudissements".
Le tout est mené tambour battant, sur un rythme effréné, par une troupe virevoltante qui, au demeurant, en raison de la proximité de la scène du petit Théâtre Espace Marais qui les placent jouent de plain-pied à un mètre du public, n’a pas le droit à l’erreur.
Esméralda Marzo, qui interprète le rôle principal de l’hôtesse qui constitue la colonne vertébrale de la pièce, a tout à fait l’abattage requis, au sens théâtral du terme, à l’instar des grandes figures du boulevard telles Marthe Mercadier ou Maria Pacôme. Très expressive, et jolie ce qui ne gâte rien, elle utilise tous les ressorts du comique avec talent et justesse.
Autour d’elle, Philippe Rambaud est irrésistible en mari pantois dépassé par les événements. Karine Kadi, yeux de braise et tempérament de feu, parfaite pour le rôle "exotique" de la sud-américaine vengeresse et Marie Burvingt, époustouflante dans un tout autre registre, "Les bonnes" de Jean Genet à l’affiche de ce même lieu, fait une composition tout à fait savoureuse et délirante.
Un valet placide (Laurent Journo), un médecin jovial (Jean Chmiel) et un invité souffreteux et infidèle (François Aroulandom) complète la distribution de ce spectacle très divertissant parfait en période pré-festive d’autant que le fameux dîner est celui du réveillon de Noël ! |