Actuellement
en stand-by de Depeche Mode, Martin L. Gore,
membre fondateur du groupe, s'offre une récréation en donnant,
en 2003, suite à son EP de reprises de 1989 ("Counterfeit"
avec notamment la présence de "Never Turn You Back On Mother
Earth" des frères Sparks).
Comme son nom l'indique, les versions dispensées sont des contrefaçons
donc souvent assez éloignées des originaux : exercice éminemment
périlleux mais pouvant donner lieu à de franches réussites
("Pin-Ups" de Bowie après "Aladin
Sane"). Il est d'abord intéressant de noter l'hétérogénéité
des artistes repris qui n'est au final pas si flagrante à l'écoute
de cet album au son truffé d'électronique.
En guise de transition avec le premier volume (qui s'achevait sur "Motherless
Child"), Counterfeit² s'ouvre également
par une reprise d'un morceau traditionnel complètement méconnaissable
"In My Time Of Dying". Suivent ensuite deux franches réussites
: "Stardust" de David Essex et "I Cast
A Lonesome Shadow", standard country de Hank Thompson.
Un peu plus loin, Martin L. Gore s'attaque pour plus de sept minutes à
"Loverman" de Nick Cave avec un son fortement trip-hop
très Massive Attack. Grand moment ensuite avec la relecture
apaisée de "By This River" (tiré du chef d'œuvre
de Brian Eno, "Before And After Science"). A la
vue de la tracklist, la fin de l'album s'annonçait comme la plus difficile
à négocier pour notre homme qui a le mérite de ne pas reculer
devant l'obstacle. Rien à redire sur "Oh My Love"
d'Imagine et sur "Das Lied Vom Einsamen Madchen"
(The Song Of The Lonely Girl) reprise par Nico sur un live à
Tokyo en 1986.
Malheureusement, les deux derniers titres, sans être ratés, s'avèrent
bien inférieurs aux versions originales : "Tiny Girls"
de "The Idiot" d'Iggy Pop et surtout "Candy
Says" du troisième Velvet Underground.
Au final, malgré quelques faiblesses, voici un disque qui devrait ravir
les fans de Depeche Mode tant grâce à une pertinente sélection
de titres qu'à un excellent travail de studio réalisé.
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