Près de trois ans après l'incontournable Pas de bras pas de chocolat et un nouveau changement de label, Bertrand Betsch donne de nouveau signe de vie avec la sortie de son quatrième album La chaleur humaine.
L'artiste présente sa nouvelle galette comme un "album à thème" basé sur les relations humaines et l'affect. Les 15 titres de La chaleur humaine traitent tour à tour de l'amour, de l'amitié, de l'enfance, du bonheur et de la joie qui en résultent mais également des frustrations et des égratignures...
Portée par une production dépouillée (pour ne pas dire minimaliste), La chaleur humaine n'est pas qu'une pâle copie de Pas de bras pas de chocolat. Les mots sont toujours justes, le ton désabusé voire cynique aussi. L'ambiance général de ce nouvel album est cependant plus mélancolique et moins groovy que son prédécesseur. S'appuyant moins sur les programmations, Bertrand Betsch pose sa voix (merveilleusement retrouvée) sur une orchestration plus acoustique (guitare, piano, mélodica...).
La chaleur humaine dégage à la fois un sentiment d'apaisement et de tension, à l'image du titre "Romance" qui alterne les bouffées d'air du piano et des passages nettement plus pesants portés par le saxophone de Daniel Paboeuf et la batterie de Sacha Toorop. Le texte de Betrand Betsch prend alors une dimension quasi tragique pour terminer sur un ton plus léger.
L'ensemble de l'album varie également les titres légers ("J'aime bien (1)", "Ce ventre là", ou l'instrumental "Main dans la main"...) et les titres plus tendus ("Les gens qui s'aiment", "Romance"...). Bertrand Betsch sait parfaitement agrémenter ses morceaux de sonorités jazzy, rock voire reggae donnant ainsi de la hauteur à ses chansons et à ses textes.
Même si certains textes voire quelques chansons me laissent plus indifférents, La Chaleur humaine présente des petites merveilles. Je retiens notamment "O les beaux jours" et "Les vents contraires", deux morceaux en duo avec Nathalie Guilmot, pépites où la mélodie, le texte et les voix se mêlent dans une alchimie parfaite. A cela, il faut également ajouter "Bang Bang" et ses parties incroyables d'orgue, "Mon ami", "La chaleur humaine"...
Avec La chaleur humaine, Bertrand Betsch nous offre un album certes moins accessible que le précédent mais tout aussi exigent, abouti et touchant. Digne héritier du feu label Lithium, Bertrand Betsch a su développer un style littéraire et musical, qui, on l'espère, trouvera le public et la reconnaissance qu'il mérite.
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