Mais qui sont ces cinq garçons pour sortir un album dit "rock" alors qu’ils ne portent pas de slims et sont loin d’être des gravures de mode ? Quel est ce groupe qui se permet d’introduire une chanson dite "folk" alors qu’ils ne sont pas, ne serait ce qu’un peu, hippie ?
Et en plus ils se payent le culot d’illustrer leur troisième album, Boys and Girls in America d’une pochette plus psychédélique que jamais !
Et bien, voilà le moment de dénoncer les coupables. Ces imposteurs se nomment The Hold Steady.
Classé huitième album de l’année 2006 par le Rolling Stones américain, ce 11 titres est une vrai pépite de rock’n’roll. Des morceaux piquants à la sauce farfisa comme l’excellent "Same Kooks" à la belle ballade comme "Citrus" ; un enchaînement varié et doublement efficace.
La guitare soliste à ses heures, la batterie qui tape fort, une basse lourde et un piano qui n’en fait qu’à sa tête ; voilà la recette de la base instrumentale utilisée par The Hold Steady. Une fondation solide qui laisse à la voix si banale de Craig Finn, chanteur/guitariste un peu grassouillet aux lunettes Buddy Holly. Bref, voilà une bien bonne synthèse entre les Buzzcocks , Springsteen et Radio Birdman .
Après 40 minutes de rock’n’roll, il faut se rendre à l’évidence ; nous voilà nez à nez avec un groupe qui a compris ce qu’est la musique rock, et que s’attacher à des détails aussi futiles que l’apparence masque bien souvent des grosses lacunes musicales.
Pas besoin d’être une gravure de mode pour faire du rock’n’roll, et du vrai… |