Comédie de Eleni Laiou et Franck Le Hen, mise en scène de Tristan Petitgirard, avec Benjamin Bove, Jean Jacques Bathie, Aurélie Nollet, Alex Goude et Franck Le Hen.

La blonde Raphaëlla vit entourée de son petit groupe d’amis gays : blasée des hommes, de leur inconsistance et de leur inconstance, elle préfère dorénavant se frotter à la gent homo que se piquer à la branche hétéro. Les homos, qui sont-ils ? Il y a Titi (le meilleur ami sensible et romantique) qui vit une histoire parfois un peu tumultueuse avec Romu, l’homo qui s’assume un peu moins et, pour compléter ce trio : la tornade Cosmos, l’homo in, branché sexe et internet qui en fait des tonnes.

Au milieu de ce joli tableau d’amitié tendance (la blonde entourée de ces beaux mâles, capables de lui apporter un tant soit peu de féminité et de compréhension) débarque Nicolas, l’ami hétéro de Romu. De cette arrivée impromptue, la belle blonde ne tire pas grand enthousiasme : un macho non merci ! Titi non plus d’ailleurs, qui voit d’un mauvais œil cet ancien ami de son chéri installer sa masculinité dans leur cocon douillet.

Pour séduire la belle, Nico va troquer ses dehors d’hétéro pour devenir Dallas le jumeau gay de Nicolas…

Franck Le Hen exerce à ce sujet un travestissement trompeur et passe de l’hétéro de base à la folle caricaturale avec une grande facilité et beaucoup de cocasserie. Il contribue grandement avec son comparse Alex Goude (qui endosse le rôle hilarant de Cosmos) à la drôlerie de l’ensemble (les comédiens ne sont, a ce sujet, pas tous aussi convaincants). Bref, tous les ingrédients du vaudeville sont réunis pour réussir une comédie rigolarde sur les homos, leurs us et coutumes et leur folle "branchitude"…

En fait, derrière les blagues entendues et très comédie de boulevard, se dévoile le thème de l’amour en général, dans notre société où l’identité et l’affirmation sexuelle, plus que jamais abordées, n’en demeure pas moins parfois perturbantes et mal dévoilées. Avec beaucoup de punch et de bonne volonté, les comédiens se jouent les uns des autres, marivaudant joyeusement en trompant leur monde.

En bref, une pièce légère (un peu abracadabrantesque sur la fin) qui ne verse pas dans le complaisamment "gay" mais traite, sous les dehors très plaisants d’une comédie amusante et légère, des relations amoureuses en général…