La scène se déroule en janvier 2003 à Clermont Ferrand
mais rappelle étrangement un certain soir, lourd de conséquence,
d'octobre 1968 à Detroit : même détermination tant le jeu
de scène du groupe que dans l'exécution des titres, truffés
de riffs imparables, avec un visuel somme toute assez proche - un guitariste
manque cependant à l'appel et Tina Turner a remplacé Rob Tyner
-.
Deux heures auparavant, les Little Green Fairy de Sète avaient ouvert
les hostilités, balayant énergiquement durant près d'une
heure - et deux rappels - un sympathique répertoire illuminé de
reprises judicieuses (mention spéciale au "Bad Moon Rising"
de CCR). Puis c'est au tour du quatuor californien d'investir la petite scène.
De l'entame surexcitée de "Too Many House In There", à
"Fire On The Moon" en passant "They Glued Your Head On Upside-Down",
les Bellrays revisitent quelques anciens titres ainsi que, le récemment
compilé, "Meet The Bellrays", sans conteste un des disques
majeurs du mouvement revival rock à guitares auquel on assiste désormais.
La chanteuse, Lisa Vennum-Kekaula, moulée dans une robe noire, se révèle
être une tigresse jouant à la perfection son rôle au travers
de poses dominatrices et s'amusant tour à tour avec son guitariste de
mari et le bassiste, lequel donne littéralement l'impression d'être
né avec une fuzz greffé sous le pied.
L'excitation qui gagne la totalité du public, complètement dévoué
à la cause du groupe, n'empêche pas le show de passer à
100 à l'heure tout comme le premier rappel et déjà le groupe
quitte à nouveau la scène pour revenir peu après. A peine
les musiciens réapparus que résonnent les accords d'"Highway
To Hell" des frères Young , reprise bien sentie qui voit Lisa, pour
la première fois de la soirée, sourire et partager le micro avec
les premiers rangs. Après quoi, le groupe quitte définitivement
la scène laissant sans suite les longues minutes d'acclamations du public...
Première grosse claque de l'année qui me ferait presque regretter
d'avoir déjà pris mon billet pour Sigur Ros le 13/02 sachant que
dans le même temps les Bellrays doivent investir le Nouveau Casino.
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